La
quadrature du cercle
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La quadrature du cercle est un cas mathématique insoluble. Symboliquement, nous tentons de résoudre la quadrature du cercle au niveau planétaire.
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Pour
le moment, nous tentons de résoudre la quadrature du cercle. L’expression
«Chercher la quadrature du cercle» signifie rechercher la solution à un
problème insoluble. À l’Antiquité, les mathématiciens se sont amusés à tenter
de relever ce défi : construire un carré de même aire qu’un disque à
l’aide d’une règle et d’un compas. Pour y arriver, il faudrait pourvoir
calculer la racine carrée du nombre Pi. Or, Pi n’a pas de racine carrée!
Qu’importe, on s’est torturé les méninges pendant des millénaires, jusqu’à ce
que Ferdinand von Lindemann démontre hors de tout doute en 1882 que le problème
est irrémédiablement insoluble.https://fr.wikipedia.org/wiki/Quadrature_du_cercleAujourd’hui,
nous sommes de nouveau face à la quadrature du cercle, et nous y cherchons
désespérément une solution. Or, de solution, il n’y en aura pas, car il ne peut
y en avoir. Cette fois, il ne s’agit pas d’une énigme géométrique mais de notre
avenir, rien de moins. Voici les paramètres de cette nouvelle quadrature du
cercle. D’un côté, notre population croit sans cesse et nos besoins (réels ou
imaginaires) aussi, donc notre impact sur Terre croit sans cesse; d’un autre
côté, nous disons vouloir préserver la biodiversité et vivre dans un
environnement sain, sur une Terre durable et accueillante. Autrement dit, nous
désirons à la fois :
- Continuer
de faire croître notre population,
- Continuer
de satisfaire des besoins toujours plus nombreux,
- Avoir
un environnement sain (par exemple, éviter les conséquences du bouleversement
climatique),
- Préserver
la nature.
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L'Évangile est une voie de sobriété, mais sommes-nous ce «sel de la Terre»? Travailleurs du sel, gravure du XVe s.
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C’est
une quadrature de cercle : un problème irrémédiablement insoluble. Peu importe
l’angle par lequel nous l’attaquons, il n’y aura jamais de solution. Quelque
chose sera nécessairement sacrifié. Si la tendance se maintient seront
sacrifiés l’environnement et la nature. Et si la tendance se maintient ainsi,
la dégradation généralisée de la Terre deviendra pour nous un facteur limitant…
et ce sera pénible. Est-ce l’avenir que nous désirons? Déjà, «le monde est un gros chaos», me disait une connaissance. Je me soucie des jeunes qui auront cette situation à gérer.
Je ne suis pas certain que nous échapperons à temps à nos conditionnements - au conditionnement imposé par le consumérisme qui nous fait tout vouloir à la fois et tout de suite. L'Évangile enseigne aux Chrétiens et Chrétiennes d'être «sel de la Terre» et propose une voie de sobriété. Sommes-nous encore «sel de la Terre»? N'en sommes-nous pas plutôt à nous faire saler par toutes sortes de détritus idéologiques? Ne sommes-nous pas devenus allergiques à la sobriété, gavés de l'abondance factice de la consommation et devenus dépendants à elle? Nous nous illusionnons à idolâtrer les «marges» alors que c'est avec le centre, le cœur, que nous devrions renouer et refaire alliance. Mais n'avons-nous pas tout simplement perdu la foi?
La Terre est une sphère
de dimension limitée
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Encore en 1893, Orlando Ferguson croyait que la Terre était carrée et stationnaire. Ne rions pas de lui: nous agissons sur Terre comme si celle-ci était infinie!
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Il
fut un temps où les savants pensaient que la Terre était plate. En ce temps-là,
la Terre n’était même pas une planète : elle n’était que la terre avec un
petit t. Les savants ignoraient si cette terre était infinie ou finie. Dans le
doute, ils ont postulé qu’elle était probablement infinie. Sur cette terre, il
y avait les terres connues, mais on considérait aussi qu’il y avait des terres
inconnues, des terras incognitas. Il y avait aussi des mers, connues et
inconnues. Le philosophe grec Anaximène (vers 585 - 525 av. J.-C.) soutenait que la Terre était un disque très aplati
baignant dans un océan fini, le tout étant maintenu dans l'espace sur un
coussin d'air. Ces lieux inconnus, mers et terres, étaient, croyait-on, peuplés
de monstres : des humains difformes ou des animaux autant fantastiques que
féroces. Né vers 560 av. J.-C., le philosophe et mathématicien Pythagore passe
pour être le premier auteur à avoir avancé l’idée d’une Terre sphérique. Au IVe
siècle av. J.-C., Aristote en estima le diamètre : selon ses calculs, la
Terre est deux fois plus grosse qu’elle l’est réellement. https://fr.wikipedia.org/wiki/Figure_de_la_Terre_dans_l%27Antiquit%C3%A9Pendant longtemps, les cartes géographiques du monde continuaient de les évoquer. Aujourd'hui, il n'y a plus de ces terres inconnues. Mais les
choses se passent comme si nous n’avions toujours pas intégré le fait que la
Terre est une sphère limitée. La Terre n’a pourtant pas grandi depuis!
La population humaine a
explosé depuis 1900
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Explosion spectaculaire de la population humaine. Est-ce soutenable?
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Du
temps de Jésus, il y avait environ 250 millions d’êtres humains sur la planète –
la Terre pouvait encore sembler grande. Pour comparaison, il y a plus de 330
millions de personnes aux seuls États-Unis aujourd’hui. Le premier milliard
d’humains fut atteint autour de 1800. En 1930, ce chiffre avait doublé et, en
1950, il tournait autour de 2,5 milliards. Depuis, la croissance est incroyable
et fulgurante : nous sommes plus de 8 milliards aujourd’hui et nous
atteindrons les 10 milliards en 2050... et cela continuera ainsi à augmenter. Il n’y a plus de terres inconnues sur la
planète. https://fr.wikipedia.org/wiki/Population_mondialeCette augmentation exponentielle dépasse largement les possibilités que nous avons de maintenir un équilibre et une harmonie avec la Terre. De plus, sa vitesse surpasse celle des capacités d'adaptation de nos sociétés.
Cette augmentation serait soutenable si la Terre était plate et sans limites, ce qu'elle n'est pas mais nous ne semblons pas l'avoir réellement compris.
Or,
l’idée nous est insupportable de limiter notre population. Encore plus insupportable est celle de la diminuer même volontairement par une baisse de naissances. Ces idées scandalisent d’une manière viscérale la plupart des gens, car on les interprète comme une menace et un jugement. Déjà à un niveau très local, une baisse de population dans un
village ou une ville est accueillie comme une mauvaise nouvelle. Un dicton dit
que «ce qui ne grandit pas meure». Au contraire, nous nous réjouissons lorsque
la population de notre ville augmente. C’est le cas même dans celle que j’habite :
les politiciens sont unanimes pour favoriser la croissance de la population. Au Québec, dans les années 1970, le slogan d'une publicité de bière était: «Nous sommes six millions: faut se parler!». Nous sommes maintenant 9 millions: une augmentation de 50% en quelques petites décennies. À écouter bien des discours alarmistes, ce n'est pas suffisant.
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La colère de la nature... provoquée par nous-mêmes. US Department of Agriculture. PD-US.
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Un
plan existe pour faire passer la population du Canada de 35 millions à 100
millions d’habitants d’ici 2100. https://www.nextbigfuture.com/2023/01/plan-for-100-million-canadians-by-2100-is-on-track.htmlAu rythme où vont les choses, ce 100 millions sera atteint trente ans plus tôt, soit en 2070. Entre le 15 juin 2023 et avril 2024, soit en neuf mois, la population du Canada s'est accrue d'un million de personnes! Jamais un tel «projet de société» n'a été soumis aux citoyens lors d'une élection.
Cette croissance, due à l'absence de régulation volontaire des frontières, est sans équivalent. Elle n'est évidemment pas soutenable, même avec les énormes déficits budgétaires que les États font. Plusieurs crient à la crise du logement. Mais comment pourrait-on construire à cette cadence? Comment les systèmes de santé et d'éducation pourraient-ils suivre? Sans parler du défi de francisation pour le Québec? C'est une machine infernale, hors de contrôle, et génératrice de destructions environnementales, de chaos. Mais s'il n'y avait que le Canada...
En fait, psychologiquement, notre nombre ne sera jamais suffisant, ni au Québec ni ailleurs, à moins d'un immense effort de lucidité et de volonté. Il semble que nous soyons programmés pour faire croître notre nombre sans cesse. Des politiques natalistes sont en vigueur dans des zones déjà surpeuplées où le point d'équilibre a été dépassé. Le raisonnement sous-jacent est une fuite en avant formant une spirale sans fin: «Plus il y aura des gens, plus nous pourrons nous payer des services»: le gros hic est que plus il y a de gens, plus le besoin de services augmente. L'équilibre n'est jamais atteint.
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Nos besoins, réels ou imaginaires, font brûler la Terre. Toile de Peter Suhr, 1842
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L’idée
d’une baisse volontaire de la population entraîne inévitablement des réactions
de colère: «Qui est de trop?! Est-ce moi qui est de trop?! C'est ça, on va éliminer des gens!». Ainsi, il y a quelques années, le magazine Franc vert a dû cesser sa
publication suite à un éditorial plaidant pour une baisse de la population.
https://www.harveymead.org/2022/01/16/depopulation-ou-reprise-de-controle-possible-de-notre-avenir/Plus
récemment, en 2023, un dépliant distribué à Outremont invitait, en autres
moyens, les gens à avoir moins d’enfants.
Le
tollé fut tel que le dépliant a été retiré de la circulation et que le maire de
l’arrondissement a invité les citoyens à ne pas prendre cette option en
considération. Bref, nous rejetons cette idée qui nous horrifie.
Pourtant, le Pape Jean-Paul II parlait de «parentalité responsable». Plus crûment, le Pape François a dit: « L'ouverture à la vie est une condition du sacrement de mariage. Mais cela ne signifie pas que les chrétiens doivent faire des enfants en série et procréer comme des lapins». Signe d'un malaise général face à cette question infiniment délicate, le Pape François a aussi laissé entendre que l'enfant unique n'est pas l'idéal. Néanmoins, toute délicate que soit une question, elle finit par s'inviter.
Bref, j’observe
ces réactions viscérales sans juger. Je note que la réponse à l'idée de baisse de population est un NON retentissant. Soit. Mais il reste un fait incontournable :
la Terre n’a pas grandi pour autant!
Les besoins, réels ou
imaginaires, des humains
ont explosé eux aussi... et ce n'est pas fini!
Il y a le nombre, il y a aussi les besoins. Or, ces besoins ont explosé :
nos besoins semblent désormais illimités et hors de tout contrôle. Le poids
écologique d’un être humain n’a donc jamais été aussi lourd – il bat tous les
records dans les pays «riches», et ce n’est pas terminé puisque les pays «pauvres» désirent rejoindre le premier groupe.
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Août 2019: l'Amérique du Sud en feu. Photo de la Nasa, PD-US
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Au cours de cinq dernières années, les humains ont consommé 500 milliards de tonnes de matières diverses: 500 000 000 000 de tonnes! En cinq ans seulement, c'est presque ce qui avait été consommé durant tout le XXe siècle (Source: Fondation Circle Economy). De cette montagne de matières, seuls 7,2% sont recyclés. Comment ne pourrait-il pas y avoir de pollution à large échelle? Penser concilier cette démesure avec la protection de la Terre relève de la pensée magique.
L’empreinte
écologique est mesurée en «hectares globaux» (hag).
«La
moyenne mondiale de l'empreinte écologique est de 2,84 hag par personne alors
que la biocapacité moyenne est de 1,68 hag par personne».
Le
Canada compte parmi les dix pays où l’empreinte écologique est la plus élevée
au monde, soit 7,7 hag, ce qui exigerait 4 planètes et demi si tout le monde en
faisait autant – les autres pays les plus lourds sont, par ordre, le Qatar
(14,4!), le Luxembourg, les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Koweït,
Trinidad et Tobago, les États-Unis, la Mongolie et l’Estonie. Étonnant, n'est-ce pas, de ne retrouver que deux pays européens dans ce Top 10?
Un
Français a besoin de 4,7 hag pour maintenir son niveau de vie. Si tous les
humains consommaient autant qu'un Français, il faudrait disposer de
2,79 planètes ;
Un
États-unien a besoin de 8,37 hag pour sa consommation. Si tous les humains
consommaient ainsi, il faudrait disposer de 4,97 planètes ;
Un
Brésilien a une empreinte écologique de 3,08 hag
(1,83 planète) ;
Un
Chinois a une empreinte de 3,71 hag (2,21 planètes) ;
Un
Indien a une empreinte de 1,12 hag (0,67 planète).
Un
Haïtien a une empreinte de 0,67 hag (0,4 planète) – mais ce n’est pas
parce qu’Haïti a un sort idéal et qu’on y respecte la nature mieux qu’ailleurs…
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La Terre, vue par Apollo 17 . NASA
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Il
est estimé que la consommation
d'électricité augmentera de 50 % entre 2021 et 2040. Une vraie boulimie. De même, «sans
changement de paradigme en matière d’agriculture, l’augmentation des besoins en
eau pour le secteur devraient bondir de 70 à 90 % à l’horizon 2050», cela alors
que des pénuries d’eau se font déjà sentir, y compris dans des pays riches. https://www.cieau.com/eau-transition-ecologique/enjeux/croissance-demographique-rechauffement-climatique-besoins-energetiques-comment-vont-evoluer-les-besoins-en-eau-dans-le-monde/Même l'intelligence artificielle cause une augmentation de la demande d'eau:
Le
maire d’Outremont plaidait donc pour une baisse de la consommation. Or cette
option suscite tout autant de résistances! Le système économique exige que nous
consommions toujours davantage au point que la «confiance» ne se mesure qu’en termes
de consommation. Le monde tel que nous l’avons construit s’effondrerait si la
consommation diminuait. Cercle vicieux où nous semblons pris à la gorge.
La
Terre n’a toujours pas grandi pour autant!
Que
sacrifiera-t-on?
Défi :
en multipliant la croissance en nombre de l’humanité par sa croissance en
besoins, comment concilier cela, sur une planète limitée, avec la préservation
de la biodiversité et la lutte aux bouleversements climatiques? Ou dit
autrement : comment rendre soutenable une croissance illimitée en nombre
et en besoins dans un environnement planétaire sain et sur une planète limitée?
C’est
la nouvelle quadrature du cercle. Et je suis désolé de devoir le dire : le
problème est insoluble. Peu importe la technologie, peu importe les prières, la
tendance est insoutenable. Cette tendance fera nécessairement s’effondrer la biodiversité et détraquer
le climat. Des scientifiques osent maintenant dire que notre salut passe par la
colonisation d’autres planètes, parce que ce sera bientôt l’Enfer sur Terre.
Alors,
sur Terre, que choisirons nous de sacrifier?
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Un rare milieu humide protégé dans ma région: les Sentiers des îles de Berthier.
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Pour le moment, c'est clairement la nature qui sera sacrifiée. Puisque nous sommes à la fois juge et parti, c'est à nous que nous accorderons toujours la priorité. Cela se traduit directement
par une
appropriation de plus en plus forte des terres par les humains et leurs
activités. Je n'ai pas besoin d'aller loin pour le constater. Depuis les années 1990, ma région de Montérégie a ainsi été
déforestée à un niveau digne de ce qui se passe en Amazonie: les rares
forêts résiduelles qui y subsistent sont menacées - plus de 20 000
arbres seront prochainement abattus à Contrecœur pour
des installations portuaires qui, de plus, fragiliseront encore
davantage deux espèces animales déjà menacées à cause de la perte de
leur habitat vital. L'importance
écologique capitale des milieux humides est reconnue. Mais cela semble
demeurer théorique. Le Québec mène une guerre silencieuse contre ces
milieux depuis des décennies. L'actuel gouvernement ne fait pas pire que
ses prédécesseurs mais, en six ans, il a autorisé la destruction de
milieux humides représentant 11 fois la superficie du parc du
Mont-Royal. Alors qu'il y avait des terrains industriels en friche
disponibles, l'État a ainsi autorisé Microsoft à détruire l'équivalent
de 9 terrains de football en milieux humides à Donnacona. Et ce même
gouvernement aime se vanter de sa verte conscience! Il n'est pas certain
qu'un autre gouvernement ferait mieux...
Les exemples sont innombrables de par le monde. Par conséquent, il reste nécessairement de moins en moins d’espace pour les milieux
naturels et les espèces qui y vivent.
Alors, sur Terre, que choisirons nous de sacrifier?
Le choix, vraiment?
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Le Koala est une espèce spécialisée.
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Mais
en vérité, ce n’est pas une question de choix et nous n’avons pas vraiment de
choix. Comme toutes les espèces, la nôtre déploie son «programme biologique». Comme
les autres, elle en ira jusqu’au bout quoi qu’il arrive, peu importe le nombre
et l’intensité des signaux d’alerte qui parviennent jusqu’à sa conscience.
Les
espèces vivantes sont opportunistes. Elles se multiplient tant et aussi
longtemps que des facteurs limitants ne viennent pas freiner leur
multiplication. Certaines espèces sont spécialisées, par exemple le Koala qui
ne mange que de l’Eucalyptus, ou le Panda géant qui ne mange que du bambou. En
général, les espèces spécialisées ont une population faible, car elles sont
limitées par leur spécialisation (alimentaire ou autre). D’autres espèces sont
généralistes : celles-là ont habituellement un régime alimentaire omnivore
et peuvent donc s’adapter à une grande diversité de milieu. Les populations des
espèces généralistes auront tendance à être plus nombreuses. «Lorsque les
conditions environnementales changent, les espèces généralistes sont mieux
capables de s'adapter, alors que les spécialisées ont tendance à s'éteindre
beaucoup plus facilement» https://fr.wikipedia.org/wiki/Esp%C3%A8ce_g%C3%A9n%C3%A9raliste_ou_sp%C3%A9cialis%C3%A9e
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Le Rat brun, que nous dédaignons aussi sous le nom de «Rat d'égout», est une espèce généraliste... comme nous! US National Park Service
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Pour
sa part, l’être humain est généraliste : très tôt dans son histoire, il
s’est adapté à une grande diversité d’environnements, depuis l’arctique
jusqu’aux forêts tropicales. Aujourd’hui, des populations nombreuses
acceptent de vivre dans des espaces exigus ou dans des conditions glauques. De
plus, l'humain a un génie qui lui permet de créer des outils lui facilitant toutes
les tâches imaginables, ce qui favorise encore plus son établissement partout. Il
est aussi, avouons-nous-le, assez agressif! Partout, il a décimé les autres
espèces qui auraient pu compétitionner avec lui pour les ressources naturelles.
Résultat : le triomphe humain se double de l’effondrement de la
biodiversité, entre autres choses. https://www.wwf.fr/vous-informer/actualites/le-rapport-planete-vivante-du-wwf-revele-une-baisse-devastatrice-de-69-des-populations-danimaux
Pour
le moment, aucun facteur limitant ne se profilant à l’horizon, notre espèce
poursuivra sa croissance, en nombre et en besoins. Les calamités climatiques n’auront
pour conséquence que le déplacement d’individus d’un endroit devenu invivable vers
un endroit plus hospitalier et, pour le moment, il reste bien des endroits
hospitaliers… dans la mesure où nous les prendrons sur la nature et les autres
vivants ainsi que nous le faisons depuis toujours.
Notre
espèce ne changera pas. Au mieux, les dégâts seront limités. Advienne que pourra...
Source des illustrations: Collection personnelle et Wikipédia (Domaine public et PD US).