Du brut et de la gentillesse.
1. Des Champs-Élysées
2. Billets de métro
3. Complaintes
4. La Cathédrale blessée
Des Champs-Élysées
Avec l'unique Sofia Paz, militante pour l'autisme |
De plus, la crise des Gilets jaunes était à son comble : j’étais à Paris lors des émeutes du 16 mars, celles où le célèbre restaurant Fouquet’s a été vandalisé et incendié sur l’avenue des Champs-Élysées. Les médias ne parlaient que de ça, ou presque. Pourtant, ce même 16 mars s’était aussi tenue à Paris une grande marche pour le climat qui a réuni pas moins de 40 000 personnes dans le calme. Mais cette grande marche n’a pas fait le poids médiatiquement face aux quelques dizaines de têtes chaudes qui ont causé du saccage. Je pense que ce traitement journalistique serait le même au Québec. Et c’est une très mauvaise chose. Car quel groupe a gagné en fait de temps-médias? Quel groupe a le mieux réussi à se faire entendre? Quel groupe est parvenu à soutirer du gouvernement des politiques en sa faveur d’une manière quasi immédiate? Celui qui a usé de violence. Alors la question se pose : faut-il recourir à la violence pour être entendu? À mon avis, les médias auraient dû beaucoup plus parler de la marche pour le climat qui, encore une fois, a réuni 40 000 personnes, et l’État aurait dû annoncer de nouvelles mesures pour l’environnement. De cette manière, le message aurait été reçu qu’il vaut mieux de manifester pacifiquement pour obtenir des gains, plutôt que d’opter pour le saccage.
Musée de la vie romantique, Paris: la maison de George Sand. |
Billets de métro
Non loin de Paris, lors d'un souper chez Claude Abromont |
À mon retour, on m’a demandé «Et les Parisiens?!», comme à chaque fois que je reviens de Paris, une petite question qui sous-entend presque toujours un préjugé à l’égard des habitants de cette ville. Alors, il me fait plaisir de dire qu’encore une fois, oui encore une fois, je n’ai rencontré à Paris que des gens aimables et gentils. Je le redis pour qui aurait des doutes: je n’ai rencontré à Paris que des gens aimables et gentils. Oui oui. Tenez. Il me restait des billets de métro de mon séjour précédent. Ces billets avaient donc cinq ans. Étaient-ils encore valides? Je tente d’en passer un premier dans une station. Entrée refusée. Je vais donc voir le contrôleur dans sa cabine, et je lui explique. Gentiment, il me dit que les billets sont toujours valides mais qu’ils se sont juste démagnétisés avec le temps. Il me donne aussitôt un nouveau billet en précisant que je dois procéder ainsi à chaque fois, car il ne pouvait me changer six billets d’un coup. Eh bien, ce fut ainsi chaque fois. En une occasion, c’était un drôle de monsieur Noir qui m’a répondu avec un merveilleux sourire : «Les billets ont augmenté de 75 centimes depuis! Vous avez bien fait de les conserver, vous avez fait une bonne affaire!», et il a ri en me donnant un nouveau billet, et moi aussi! Un soir, je suis revenu tard d’une visite chez mon ami le musicologue Claude Abromont en banlieue Est. J’ai dû prendre le train RER puis, arrivé au métro, mon billet était encore refusé. Mais là, les guichets de service étaient fermés. Voyant mon trouble, un jeune homme m’a demandé s’il pouvait m’aider – incroyable non?! Puis il a osé : «Passez en même temps que moi!». Ce n’était pas vraiment légal, J'en suis un peu honteux, mais bon j’étais mal pris et je l’ai suivi – j’ai conservé mon billet défectueux au cas où j’aurais été contrôlé.
Ce n’est pas
tout! Il m’est arrivé quelques fois de demander un renseignement à quelqu’un
sur la rue; toujours, on m’a toujours répondu avec gentillesse, et des fois
avec un «Oh! Mais vous êtes Canadien! Quel bel accent!». Et encore! Je ne
fréquente pas les restos huppés, cela ne m’attire pas. Alors, j’ai repéré les
petits restos près de mon hôtel. Et j’ai trouvé celui tenu par Hélène et
Sotirios, un couple d’origine grecque, le Traiteur Hélène, qui sert des plats
typiques, dont plusieurs végétariens. Tout est fait maison et franchement
délicieux, à prix très correct. Il n’y a là que trois ou quatre tables;
autrement, c’est surtout un comptoir pour plats à emporter. Je m’installe à une
petite table, à l’heure nord-américaine, soit 18h30. Le propriétaire me dit qu’habituellement,
il n’y a pas de service aux tables à cette heure-là, mais il accepte tout de
même que je mange, et il me sert une succulente moussaka, wow! Et puis, nous
parlons, nous parlons, nous parlons, je m’informe de la Grèce, il s’informe du
Canada. J’y suis donc retourné quelques fois, pour acheter des plats à emporter
pour ne pas abuser quand même. Toujours le même accueil bienveillant. Et j’ose
à peine vous le confier, j’ai eu droit à quelques desserts gratuits! Ne parlez plus contre les Parisiens!
Complaintes
Avec Emmanuelle Bordon, de la revue Trémolo |
Le CD de Jean-Marie Massou |
La Cathédrale blessée
Je n'étais pas à Paris quand est survenu l'incendie de la Cathédrale Notre-Dame, le 15 avril dernier. Successivement, j'ai été choqué, puis un peu rassuré - car je m'attendais à ce que les dégâts soient bien pires, émerveillé par la solidarité et les dons, fâché de la petite mesquinerie de certaines personnes - comme cette syndicaliste qui a éructé des insultes racistes contre les Blancs (le seul racisme qui semble correct) en disant se «foutre de l'histoire de France», super édifiant. C'est une évidence à mes yeux que Notre-Dame doit être restaurée rapidement: je ne vois aucune raison rationnelle en faveur d'un autre choix. Notre-Dame est le centre de Paris, son bâtiment les plus visité et un lieu très vivant sur le plan spirituel: 30 000 personnes par jour et 50 000 lors de certains pèlerinages, 13 millions de visiteurs et 2000 messes par an. Sans parler des concerts et autres événements. La question de restaurer ou non ne se pose même pas.
Il y aura cependant des discussions pour savoir comment restaurer. Si je peux me permettre de donner mon opinion, j'opterais pour une restauration à l'identique... ou à peu près. Comme la charpente complexe de bois de la voûte n'était pas apparente, j'y irais pour un matériau à l'épreuve du feu. Même chose pour la flèche: quelque chose de médiéval et proche de celle qui existait, mais en des matériaux non inflammables, ce qui lui donnerait une touche contemporaine. Certains ont suggéré une voûte en verre. Outre que le poids d'une telle structure risquerait d'être trop lourd, la lumière diffusée à l'intérieur de la Cathédrale viendrait interférer et réduire la poésie des vitraux et des grandes rosaces. De toute façon, comme il s'agit d'un lieu classé jusque par l'UNESCO dans son Patrimoine mondial, il ne doit pas y avoir beaucoup de marge pour faire une restauration fantaisiste.
https://fr.unesco.org/news/incendie-cathedrale-notre-dame-paris-lunesco-se-tient-aux-cotes-france-sauvegarder-rehabiliter
Source des photos: collection personnelle et sites commerciaux.