MUSIQUE (Composition et histoire), AUTISME, NATURE VS CULTURE: Bienvenue dans mon monde et mon porte-folio numérique!



lundi 2 décembre 2024

L'AMOUR DE JOSEPH ET MARIE. ORATORIO (OPUS 23). PARTIE 1.

L’Amour de Joseph et Marie

Oratorio pour le troisième Millénaire du Christianisme.
Pour solistes, chœurs et orchestre symphonique.
Opus 23

La partition de chef et le matériel d’exécution sont disponibles au Centre de musique canadienne :

2150 rue Crescent, Montréal (Québec) H3G 2B8
Pietro Perugino:
«Le mariage de la Vierge» (1502)


Téléphone: 514-866-3477
Atelier pour les partitions:  atelier@cmccanada.org

 

Première partie : 

L’histoire de l’Oratorio

1. Forme
2. Salutations et hommages
3. L’idée de départ
4. Une histoire à la fois unique et humaine
5. Comme une icône sonore
6. Alléluia!

 

Effectifs et instrumentation :

Rôles chantés :

Marie : mezzo-soprano
Joseph : baryton
L’Ange : soprano colorature ou sopraniste masculin (lors de la création en 2000, l’Ange fut chanté par un garçon)
Le Psalmiste : basse (lors de la création, ce rôle et celui de Joseph ont été chantés par le même interprète)

Un enfant : rôle parlé qui n’intervient qu’à la toute fin.

Chœurs mixtes [3 choristes jouent des carillons liturgiques]

Orchestre :

2 Flûtes (la première joue aussi Piccolo), 2 Hautbois, 2 Clarinettes, 2 Bassons, 4 Cors, 2 Trompettes, 3 Trombones, Tuba

Piano électrique

Percussions pour 3 (cloches-tubes, carillons éoliens métalliques, 2 cymbales suspendues, 2 cymbales frappées, 2 tams-tams, triangle, grosse caisse, tabla, tambourine de basque avec cymbalettes, maracas, claves)

Cordes (1ers Violons, 2e Violons, Altos, Violoncelles, Contrebasses)

 

Forme en 11 parties :


1. Prélude (orchestre)

2. La rencontre

    L’appel des compagnons à Joseph
    Air de Joseph (en deux strophes)
    Première danse chorale
    L’appel des compagnes à Marie
    Air de Marie (en deux strophes)
    Deuxième danse chorale

3. Fiançailles

    Célébration
    Troisième danse chorale

4. Chant d’Amour I (orchestre)

5. L’Ange

    L’Ange à Marie
    Magnificat : Cantique de Marie
    L’Ange à Joseph

6. Mariage

    [Cérémonie]
    [Marche nuptiale]

7. Nativité

    Gloria des Anges
    Cantique d’Isaïe

8. Méditation (orchestre)

9. Fuite en Égypte

10. Chant d’Amour II (tutti)

11. La mort de Joseph

L'Amour de Joseph et Marie en répétition,
Baie-Comeau, avril 2000


Voici mon œuvre la plus vaste à ce jour : une partition de 300 pages, pour une durée de 70 minutes, nécessitant voix solistes, chœurs et orchestre symphonique – à noter tout de même que cette durée n’est pas démesurée et que je ne demande pas un giga-orchestre post-romantique. Une de mes œuvres les plus chaleureuses – une grande «mélodie de mélodies», mais sur un sujet un peu décalé! Une conception complexe : lorsque j’avais demandé une bourse au Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), on m’avait refusé en disant : «Nous doutons qu’il soit possible de composer une telle œuvre»! Et pourtant, je l’ai composée! Gratuitement. Et pourtant encore, moi qui compose dans la solitude, pour mes tiroirs et sans en tirer un sou à ce jour, cette œuvre «impossible» a bel et bien été jouée, quatre fois en 2000, et elle le sera de nouveau en 2025 par la Société philharmonique de Montréal sous la direction de Pascal Côté… 

Pages du manuscrit de L'Amour de Joseph et Marie.
Il s'agit d'une copie: le manuscrit original est en quatre
couleurs (Noir, bleu, vert et rouge). 

Environ 30% de mes compositions sont des œuvres religieuses. C'est dire qu'environ 70% sont autres. Ma musique orchestrale est souvent de type «chamanique», et mon catalogue contient plusieurs pièces aux formes «biologiques» et botaniques. D'autres encore appartiennent au domaine de la musique pure. Mais ce sont mes œuvres religieuses qui trouvent plus facilement preneurs. Je ne sais pas pourquoi! Peut-être est-ce parce qu'elles partagent une réflexion sur des thèmes existentiels comme la vie et la mort, le sens de la vie, la vie dans la transcendance, dans l'au-delà de soi... et que, quelle que ce soient nos options personnelles, ces thèmes se posent tôt ou tard à tout le monde. Je ne sais pas. Cela reste un mystère que j'accueille sans chercher à le comprendre. 

Reste que l'Oratorio est une œuvre inspirée par la foi chrétienne. Hum! Je laisse les gens parfaitement libre d'y croire ou non. Je me situe sur le plan du partage et de la réflexion au sujet d'une foi qui a marqué le Québec et qui est paradoxalement mal connue: elle a été récupérée ou déformée par certains avec des intentions douteuses et quelques fois malveillantes. L’Oratorio est une affirmation… qui se termine par une question. Les toutes dernières paroles sont littéralement une question. Cette question posée, la musique s’éteint : fin ouverte, espace laissé à la réflexion de chaque auditeur et auditrice.

Cela posé, l'Oratorio est une œuvre d'art: j'y reviendrai plus bas. 


Salutations et hommages

Avec Mgr Bertrand Blanchet
en avril 2000


Avant tout, je dois rendre quelques hommages. Vers 1996, j’ai contacté Monseigneur Bertrand Blanchet, évêque de Rimouski, pour lui parler de mon projet. J’avais croisé Mgr Blanchet lors d’une conférence sur la bioéthique – lui et moi partageons le trait d’être biologistes. Il m’avouera plus tard avoir été très surpris du titre du projet! Mais il s’est engagé à en parler aux responsables de l’Orchestre symphonique de l’Estuaire (à Rimouski). Ce sur quoi, Pierre Montgrain, le directeur musical de l’OSE, me contacte. Nous prenons rendez-vous. Je le rencontre dans un resto, avec sa conjointe Annie Lévesque (directrice générale de l’OSE). Je leur montre les quelques 60 premières pages de l’œuvre. Aussitôt ils me disent : «On le fait!». Parlez-moi de gens qui osent! Plus souvent qu’autrement à ce jour, je me suis heurté à des obstacles insurmontables avec mes pièces pour un seul instrument, mais ce monument trouve preneur. Énigmes de la vie. Je tenais donc à souligner l’audace de ce trio qui a permis que l’œuvre soit jouée en avril 2000 – à Baie-Comeau, Paspébiac, Gaspé et Rimouski. 

Avec Annie Lévesque et
Pierre Montgrain de
l'Orchestre symphonique 
de l'Estuaire (OSE).


Comme le CALQ m’avait boudé alors que j’avais tous les interprètes pour quatre concerts (ce refus était très inhabituel, soit dit en passant), cette tournée a été rendue possible grâce à plusieurs contributeurs, et grâce à une bourse donnée à l’OSE pour ce projet spécifique dans le cadre des Bourses du Millénaire du gouvernement du Canada – j’ai encore copie de la lettre du ministre Herb Gray qui nous annonçait la bonne nouvelle.

Outre l’OSE, les interprètes furent : Isabelle Charron (Marie), Alexandre Malenfant (Joseph et le Psalmiste), Guillaume Saint-Cyr (l’Ange); l’Ensemble vocal Rossini (de Baie-Comeau), Les Voix du large (de Gaspé) et la Chorale du Conservatoire de musique de Rimouski.

Je l’ai raconté dans Musique autiste, mais je mentionne que ce fut une tournée épique, faite à travers d’immenses tempêtes hivernales, avec des vagues de cinq mètres lorsque nous avons fait la traversée du Saint-Laurent entre Matane et Baie-Comeau – tout le monde a été malade et les traversées suivantes ont été annulées pour des raisons de sécurité… Malgré ces péripéties, ce fut un événement magnifique. Les musiciens ont fait du très beau travail, et Pierre Montgrain a dirigé de main de maître. 

Je signale que Pierre Montgrain est un artiste-peintre de grand talent:  https://www.artpierremontgrain.com/

Toutes ces personnes sont des héros et des héroïnes à mes yeux. Des vrais, des vraies. Des gens qui n'ont pas peur, qui osent. Dois-je dire que, de ce que mon expérience m'a enseigné, ce sont des perles rares. 


L’idée de départ

La Sainte famille, par Murillo, c. 1650

L’idée de composer un oratorio m’était venue au début des années 1990. Comme l’œuvre serait terminée à proximité de l’an 2000, je me suis orienté vers quelque chose qui serait en lien avec le troisième millénaire. Plus l’an 2000 approchait, plus on entendait parler du bogue, des ventes de champagne et de paradis technologique! Cela me semblait surtout ressembler à la célébration d’un chiffre : 2000. Mais, l’an 2000 de quoi au juste? Du christianisme. Mais encore? De la venue de Dieu parmi nous. C’est ce qui nous plonge dans ce que le christianisme a de plus surprenant : le fait que, dans l’enseignement chrétien (toutes confessions confondues), le Dieu Créateur du Ciel et de la Terre s’est volontairement dépouillé des attributs de sa divinité pour se faire homme et venir vivre une vie d’homme parmi nous. Scandale! Folie! Mythologie! Quel beau sujet!

Donc : l’Incarnation de Dieu. Mais quel angle choisir? Pourquoi pas le plus dérangeant? Un homme et une femme qui s’aiment et qui voient leur projet bouleversé par la venue incroyable de Dieu parmi nous. L’histoire de Joseph et de Marie, les parents terrestres de Jésus, de leur rencontre, de leur destin unique jusqu’à sa fin terrestre : le décès de Joseph. Une histoire singulière mais, sous plusieurs aspects, très humaine aussi. La vie et l’enseignement de Jésus, qui ont déjà inspirés tant d’œuvres musicales, seront traités indirectement dans le Cantique d’Isaïe (Nativité), tout en demeurant une lumière qui éclaire le sujet comme de l’intérieur. Car l’amour de Joseph et Marie est aussi leur amour pour ce Dieu audacieux. 

En passant, je sais que des gens sont troublés par la nature virginale de l'amour de Joseph et Marie. Or, dans la constellation LGBT+, il y a la demisexualité et l'asexualité - cette dernière option est d'ailleurs de plus en plus revendiquée. Dans l'asexualité, l'absence de sexualité active n'implique pas l'absence d'amour.  L'amour de Joseph et Marie ne devraient donc pas tant choquer aujourd'hui alors qu'il devient au contraire bien actuel. 
https://www.femina.fr/article/l-asexualite-chez-les-jeunes-ils-sont-de-plus-en-plus-a-le-revendiquer
Voir aussi l'article éloquent de Camille Cottais:

À ma connaissance, ce sujet n’a jamais été traité en musique, bien qu’Hector Berlioz l’ait effleuré dans L’enfance du Christ (1854 - juste pour dire, Berlioz était athée…).

 
Une histoire à la fois unique et humaine

L’Oratorio raconte une histoire : celle de la vie de Joseph et Marie. Des moments de joie : Rencontre, Fiançailles, Nativité... ; des moments difficiles aussi comme dans bien des vies : exil, mégalomanie sanguinaire du Pouvoir, mort...

La fuite en Égypte. Par Alexandre Gabriel Decamps, 1855. 

Entrelacée à cette trame narrative s’y trouve aussi une trame contemplative : contemplation de l’amour où la tendresse se fera musique (Chants d’Amour 1 et 2); contemplation de l’Éternel où la musique sera proche de l’atmosphère des monastères (Cantique de Marie de la scène de L’Ange ; Cantique d’Isaïe de la scène de la Nativité). Ce sera la rencontre du temps de l’Histoire, qui s’écoule inexorablement, et du temps de la méditation, qui se joue des secondes et des millénaires! Idéal pour moi qui aime tant jouer avec le temps musical.   

L’Oratorio est un pèlerinage : il s’ouvre sur le roulement d’une grosse caisse et évolue pour se clore sur les résonances diaphanes des carillons éoliens. Le roulement initial de la grosse caisse détrompe dès le départ un auditeur qui s’attendrait à une œuvre de bondieuserie mièvre!

J’ai écrit moi-même le livret en m’inspirant librement de livres bibliques (Genèse, Psaumes, Cantique des cantiques, Isaïe, Évangiles), de sources liturgiques de l’Occident comme de l’Orient chrétiens, d’ouvrages spirituels contemporains et de ma propre méditation. Concernant Joseph et Marie, j’ai conservé à la lettre ce que les Évangiles rapportent, sans faire de «réinterprétation». Je laisse cela à d’autres; plusieurs ne s’en sont d’ailleurs pas privé. Mais j’ai toujours trouvé les «réinterprétations» pâles et «raisonnantes». Je préfère la force inouïe de l’original, comme lorsque Marie dit à l’Ange lui annonçant qu’elle aura un enfant : «Comment cela va-t-il se faire, puisque je ne connais pas d’homme?» Magnifique! 

Puisque l’Ange fait appel à une voix aigüe (soprano), je me voyais mal confier le rôle de Marie à une autre soprano : il m’importait de bien distinguer ces deux voix. Alors, j’ai confié le rôle de Marie à une mezzo-soprano. Ce choix pourrait surprendre : comme Marie était jeune au moment de porter Jésus et comme elle est une image de pureté, il aurait été plus conventionnel de confier son rôle à une soprano. Mais en même temps, Marie donna un oui ferme au plan du Seigneur : une voix plus grave représente sa fermeté et son esprit décidé. 

 
Comme une icône sonore

Les cloches sont important dans
les traditions chrétiennes: les
percussions métalliques le seront
dans L'Amour de Joseph et Marie


Dès le départ, je voulais que ce soit une œuvre de célébration, de fête, de lumière – avec des zones d’ombre à l’image de la vie. Comme il s’agit d’une œuvre musicale, l’Oratorio est aussi un hommage aux musiques nées et développées dans la foulée du Christianisme. Sans donner dans l’éclectisme, j'y salue les chants religieux hébraïque, grégorien, byzantin, slaves, la polyphonie occidentale, le Negro Spiritual, et les nouvelles orientations musicales mises de l’avant par le Concile Vatican II (tenu dans les années 1960).

Tout cela illuminé par les résonances de cloches et de percussions métalliques tellement importantes dans les musiques liturgiques chrétiennes. La conception sonore de l’Oratorio s’inspire de l’art des icônes byzantines : les iconographes emploient diverses techniques pour créer une «lumière picturale» (préparation et polissage du bois avant de peindre, collage de métal, poudre d’or, etc.). J’utilise les percussions métalliques à la même fin, soit de créer un halo harmonique résonnant autour de la musique. Certaines de ces percussions sont inhabituelles, tels les carillons éoliens métalliques (qui sont joués en coulisse) et les trois carillons liturgiques joués par des choristes dans le Gloria


Début des Fiançailles, avec volées de cloches 
et tourbillons de résonances aux bois et aux cordes.
Page du manuscrit. Cliquez pour agrandir
(C) 1998-2024 Antoine Ouellette SOCAN

L'Oratorio sera comme
une icône sonore.
L'Archange Gabriel,
école russe, 14e siècle.

 
Pour ainsi dire jamais utilisé en musique classique, le piano électrique étoffe cette résonance. Je recommande l’emploi d’un véritable piano électrique de type Fender Rhodes : cet instrument est en fait un métallophone (les notes sont produites par des lames de métal accordées à l’intérieur de l’instrument), un métallophone muni d’un clavier et d’un dispositif électrique d’amplification. Cet instrument étant devenu rare, il est possible d’utiliser plutôt un clavier électronique de qualité ayant un jeu reproduisant la sonorité d’un piano électrique Fender Rhodes.

Je signale aussi la présence d’un autre instrument inhabituel, le tabla, tambour double qui est un instrument de musique classique… en Inde. Par contre, je n’utilise pas les timbales, la percussion la plus typique de l’orchestre symphonique et de la musique classique occidentale. En 2000, les musiciens de la section des bois ont été surpris par l’importance de leurs partitions, notamment le nombre de pages qui leur a semblé inhabituel! Mais dans le Chant d’Amour 1, il n’y a que deux vents avec les cordes et le piano électrique : une clarinette et un basson; dans la Méditation aussi, cette fois deux flûtes.

 
Alléluia!

Une œuvre de lumière, oui. J’avoue être perplexe devant la popularité des Requiem (Messe des défunts) : c’est fou combien il s’en est composé et combien il s’en compose encore! On a pourtant tellement critiqué l’Église d’avoir diffusé des messages sombres, d’avoir été «face de carême», d’avoir insisté lourdement sur le péché, le diable et la pénitence… Il y a évidemment de magnifiques Requiem dans le répertoire, mais on oublie un petit quelque chose: «Le Christ est ressuscité, alléluia!». 

Icône grecque de la Résurrection
XVIIe siècle.

«Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est sans valeur. Ceux qui se sont endormis dans le Christ sont perdus. Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes. Mais non! Le Christ est ressuscité d’entre les morts, lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis. De même que tous les hommes meurent en Adam, de même c’est dans le Christ que tous recevront la vie» (Saint Paul, Première Lettre aux Corinthiens, chapitre 15).


Et non, je n’ai pas le projet de composer un Requiem à mon tour! Remarquez que la dernière section de l’Oratorio est La mort de Joseph : on y entend son chant d’adieu puis un chœur intense comme de pleureuses en certains pays de la Méditerranée. C’est un peu un Requiem…, mais cela ne se termine pas ainsi.



Comme je le disais, l’Oratorio
Le décès de Joseph.
Vitrail de l'église Saint-Martin de Florac.

n’occulte pas les difficultés de la vie comme celles qu’ont connu Joseph et Marie : entre autres, ils ont dû s’exiler en Égypte pour échapper au massacre de garçons commis par le roi Hérode et ses troupes. Je ne suis pas d’un optimisme béat, et il ne se passe pas un seul jour où je n’ai pas ne serait-ce qu’une pensée fugitive de mort – rassurez-vous : je ne suis pas du tout dépressif. On parle souvent du mystère de la mort, de ce qu’il y a peut-être après. Nous devrions plutôt prendre soin et chérir ce qu’il y a avant : la vie! Pour moi, la vie est un mystère bien plus grand. Regardez autour de vous, regardez sur Terre, regardez dans l’Univers : partout il y a infiniment plus de matière inanimée que de matière vivante. Si vous croyez que la vie est banale, prenez un caillou dans vos mains et dites-lui :
«Bouge donc un peu!»; vous constaterez qu’il ne se passera pas grand-chose… La vie est rare. L’Univers est déjà un miracle, mais la vie en est un plus grand encore. L’existence est un miracle, et «Je suis» est le nom même de Dieu qui fut révélé à Moïse.


À SUIVRE EN MARS


Sources des illustrations: Collection personnelle et Wikipédia (Domaine public et PD-US). 

vendredi 1 novembre 2024

LUCIFER ? Première partie: Doute et Amour.

Lucifer?

Méditations sur le mal, le manichéisme, l’art et l’amour

Première partie : Doute et Amour

 
Satan, par Gustave Doré (1832-1883)

1. À qui croire?
2. Le critique, l’avocat de la Couronne
3. Mani manigance
4. Dieu artiste

J’aime bien consacrer un article d’automne au fantastique! Le mois de Novembre s'y prête bien, puisque c'est, dit-on, le «mois des morts». Après les sorcières en 2022 et le signe astrologique du Scorpion en 2023, voici Lucifer! En fait, le sujet est si vaste et riche qu’il s’agira ici d’un premier article à suivre éventuellement.

Un jour, une dame qui se trouvait des «dons de voyance» m’a dit : «Ton Ange gardien a de bons liens autant avec Dieu qu’avec Satan». Il y a des journées comme ça où l’on se fait dire des choses surprenantes! Je ne me souviens pas du nom supposé de cet Ange, mais je pense que cela a été inspiré à la dame par la télésérie Lucifer, bien davantage que par un don de voyance... 

 

À qui croire?

Icône du Credo de Nicée-Constantinople.
Dans le Credo de la foi chrétienne,
il n'y a aucune mention du diable...

Je le dis tout de suite et clairement : je ne crois pas à Satan. Ma foi est enracinée dans le Credo chrétien : je crois en Dieu le Père, en son Fils unique Jésus-Christ, en l’Esprit saint…, mais pas à Satan. Ni l’une ni l’autre des deux formulations du Credo chrétien ne fait la moindre référence à Satan – donc ni le Symbole des Apôtres (1er ou IIe siècle), ni le Symbole de Nicée-Constantinople (IVe siècle). Du coup, la croyance à Satan ne fait pas partie des fondements de la foi chrétienne. Alors, je m’en dispense. D’ailleurs, mes parents m’ont transmis une foi sans référence au Diable. Si je croyais à Satan, je pourrais adhérer à son Église – elle existe formellement aux États-Unis!
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_de_Satan

«Attention Antoine! Dans le Symbole des apôtres, il est écrit que Jésus est mort et a été enseveli, puis qu’il est descendu aux enfers». Vrai, mais il ne s’agit pas de l’enfer, ce lieu où règnerait Satan et ses sbires au milieu des flammes et des cris des âmes damnées! Il s’agit «des enfers» : c’est ce que les Juifs nomment le Schéol et les Grecs l’Hadès, le lieu spirituel où dorment ceux et celles qui ont vécu. Le Christ y est allé, ce qui fait dire à saint Pierre dans sa Première lettre que «l’Évangile a été annoncé aussi aux morts» (chapitre 4, verset 6). «Il est descendu aux enfers» ne signifie donc pas que Jésus est allé s’amuser à tirer la barbichette de son copain ennemi Satan, mais tout simplement qu’il a véritablement connu la mort, comme tous les humains, qu’il est mort sur la croix en criant «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?!» (Saint Matthieu 27, 46), qu’il est passé par la mort, où il a été réconforter les défunts dans leur attente, avant de ressusciter. Comme cet «est descendu aux enfers» peut effectivement porter à confusion, il a été retranché du Credo de Nicée-Constantinople.

Les «enfers» du Symbole des Apôtres correspond à l'Hadès des Grecs:
le lieu spirituel où sont les morts. Toile de Joachim Patinir (c.1480-1524),
représentant Charon, le gardien de ces enfers, traversant le Styx, le fleuve
menant au pays de la Mort. 

La disproportion est immense entre, d’une part, cette absence du diable dans le Credo et, d’autre part, la grande place qu’il occupe dans l’imaginaire populaire, y compris chez bien des Chrétiens. D’innombrables films et téléséries montrent des scènes spectaculaires d’exorcisme, des démons aux traits effrayants et repoussants, des combats épiques contre les puissances infernales, des rituels de sectes «chrétiennes» (dans des lieux obscurs et sinistres) où les adeptes scandent des psalmodies en latin ou en langues inventées, le tout soutenu par des musiques sombres et implacables... C'est pathétique: il est des personnes pour qui les seules connaissances bibliques sont celles fournies par les films d'horreur et des séries du type «X-Files»... 

Je ne dis pas que Satan n’existe pas : je dis que je ne crois pas en lui. Un Chrétien doit-il croire à Satan? Un Chrétien croit au Christ, pas au diable! 

 

Le critique, l’avocat de la Couronne

«Mais la Bible parle du Diable!». D’un côté, ce n’est guère surprenant parce que la croyance aux démons constitue un archétype universel. Mais d’un autre côté, Satan est discret dans l’Ancien Testament. Il faut fouiller longtemps avant de l’y trouver. On peut lire des livres entiers de l’Ancien Testament sans jamais y trouver la moindre allusion.

Job moqué par ses amis.
Miniature tirée des Très Riches Heures
du Duc de Berri, XVe siècle.


En fait, le seul livre de l’Ancien Testament où Satan est présent et actif est le livre de Job. Ma vision de Satan recoupe celle exprimée dans le livre de Job de l’Ancien Testament. Satan n’y est pas décrit comme un Ange déchu. Ce livre de Job est un conte spirituel, non un récit historique. Or, ce livre étonne : Satan et Dieu sont en bons termes qui discutent en se tutoyant! (Satan y est présenté comme «le satan» : l’auteur ne semble pas oser utiliser son nom). Satan semble même avoir le privilège de critiquer l’œuvre de Dieu. Le Seigneur s’informe de lui :
«D’où viens-tu?». Satan lui répond : «De parcourir la terre et d’y rôder». Le Seigneur reprit : «As-tu remarqué mon serviteur Job? Il n’a pas son pareil sur la terre : c’est un homme intègre et droit, qui craint Dieu et s’écarte du mal». «Facile!», rétorque Satan : Job a tout ce qu’il veut, ses entreprises fructifient et il est entouré de gens qui l’aiment. Satan est donc comme un critique qui est sceptique quant à la bonté de la Création (Genèse 1) : comme le fait dire Dostoïevski à son personnage Ivan Karamazov, «Ce n’est pas Dieu que je n’accepte pas, je n’accepte pas le monde qu’Il a créé». Satan est encore plus sceptique quant à la constance des humains – avouons que ces mêmes doutes nous assaillent souvent. Ainsi, Job n’est juste que parce qu’il mène une vie comblée! «Mais étends seulement la main, et touche à tout ce qu’il possède : je parie qu’il te maudira en face!». Le Seigneur relève le défi : «Soit! Tu as pouvoir sur tout ce qu’il possède, mais tu ne porteras pas la main sur lui». – je rappelle qu’il s’agit d’un conte spirituel : il ne faut pas l’interpréter comme un récit de faits historiques qui montrerait qu’un être humain n’est qu’un jouet pour le Seigneur et pour Satan! Donc, le Seigneur permet d’éprouver Job, et Satan n’y va pas de main morte : Job perd tout. Pire : plutôt que de le soutenir, ses amis viennent lui faire des remontrances – ne nous arrive-t-il pas d’avoir de tels amis ou d’être un tel ami pour notre prochain? Mais Job demeure fidèle et sa fortune sera rétablie.

Les souffrances de Job. 
Toile de Léon Bonnat, 1880


Satan n’a visiblement pas été entièrement convaincu. Il demeure dans le doute.
«Toi-même Seigneur, peut-être tomberais-tu si tu vivais les tentations terrestres?». Avant d’entreprendre sa vie publique, Jésus se retire donc au désert pour être à son tour éprouvé par Satan. Quelles épreuves? Pas combattre seul une légion romaine, ni affronter un puissant magicien. Pas déplacer une montagne, ni survivre à une bureaucratie en délire! Non. Des épreuves toutes simples: résister à la tentation du confort, à celle de la richesse matérielle et à celle du pouvoir. Hum, des épreuves où les humains (dont moi, mea culpa) échouent souvent en nourrissant le scepticisme de Satan. 

Jésus, lui, réussit. Mais comme Job, il essuiera des refus, des reniements, des trahisons de la part de son entourage. Comme Job toujours, il restera fidèle et accomplira sa mission jusqu’au bout. Au-delà même : par sa Résurrection, lui, «le Juste, justifiera les multitudes» (Isaïe 53, 11). Face à Satan procureur de la couronne, le Christ est notre avocat de la défense! 

 

Mani manigance

Représentation de Jésus comme
«prophète manichéen». Chine, XIIIe siècle


Cela ne signifie pas que le mal n'existe pas. Mais il n'y a pas le Bien et le Mal. La doctrine voulant que deux divinités opposées gouvernent le monde en une lutte permanente, le Bien et le Mal, n’est pas du tout chrétienne : elle provient du philosophe persan Mani qui l’a formulée au IIIe siècle. Mani s’inspirait lui-même de certaines religions antiques et aussi des courants gnostiques. Il y avait eu des courants gnostiques chrétiens dès le IIe siècle qui mariaient Évangile et ésotérisme. Poétique, hétéroclite et confus, le gnosticisme s’est exprimé dans de nombreux textes apocryphes qui n’ont jamais été reconnus comme canoniques, et pour cause. 

Comme souvent avec les faux prophètes, Mani prétendait que sa doctrine «transcendait» toutes les autres qui se trouveraient réunies en elle : christianisme, zoroastrisme, bouddhisme, marcionisme, judaïsme, gnosticisme, philosophie grecque, cultes des mystères, etc. Rien de moins! Son enseignement eut un certain succès, notamment au Moyen-Orient et jusqu’en Chine où on trouve des statues en son hommage dans des temples et qui le présentent comme le «Bouddha de Lumière»…https://fr.wikipedia.org/wiki/Mani_(proph%C3%A8te)https://en.wikipedia.org/wiki/Mani_(prophet)

L’Église a toujours rejeté cette doctrine. Elle a vigoureusement combattu les sectes manichéennes qui s’appropriaient frauduleusement les apparences chrétiennes, comme les Cathares du XIe au XIIIe siècles. On peut critiquer la manière forte avec laquelle elle s’y est prise, mais il faut surtout retenir sa détermination envers l’Évangile – surtout que les émissaires envoyés par le Pape auprès des Cathares avaient la fâcheuse habitude de ne jamais revenir, non pas qu’ils soient devenus cathares mais parce que ces doux derniers les trucidaient... Je ne me sens pas autorisé à juger cette manière qui remonte à une époque où les différents se réglaient habituellement d’une manière «musclée», une manière qui n’est évidemment plus la nôtre en ces temps de paix et d’harmonie planétaires, n’est-ce pas…

Et pourtant, le manichéisme a fait sentir son influence sur le Christianisme. Par exemple, saint Augustin avait fait partie d’une secte manichéenne avant de se convertir. Si le manichéisme n’est pas parvenu à se hisser au rang de religion organisée et missionnaire, et s’il a plutôt donné lieu à d’innombrables petites sectes éphémères, sa vision dualiste a percolé insidieusement dans la culture, y compris dans le Christianisme.

Dans The Delicate Creation: Towards a Theology of the Environment. un livre brillant publié en 1972 et traduit en français en 1983 sous le titre Merveilleuse création (Éditions Pierre Téqui), Christopher Derrick mettait en lumière les résultats déplorables de cette persistance du manichéisme dans la société moderne. Il y proposait déjà une théologie de l’environnement – oui oui, un livre de 1972, donc bien avant son temps!
https://en.wikipedia.org/wiki/Christopher_Derrick

Le résultat le plus frappant de cette persistance fut le suivant. Alors que Satan est très discret dans l’Ancien Testament, alors qu’il est davantage présent dans le Nouveau Testament mais sans y être envahissant, Satan a ensuite pris la stature d’une divinité ou peut s’en faut. 

En fait, il n’y est pour rien : c’est nous qui, peu à peu, lui avons conféré un statut de Dieu Négatif possédant une puissance comparable à celle du Seigneur. Ce dernier semble ainsi devoir combattre sans relâche contre Satan qui paraît invincible. Et nous, Chrétiens et Chrétiennes, sommes à notre tour inviter à lutter sans répit contre lui. À en croire certains, le Diable est partout et il s’ingénie sans cesse à nous tendre des pièges. La clique des démons semble plus puissante que la Communion des Saints et Saintes, plus forte que les cercles des Anges! Cette thématique a subi une inflation galopante. Coudon, le Christ est-il venu pour rien?!

Franchement! Si tant qu’il existe, ledit ange déchu Satan n’est qu’une simple créature, comme nous. Le Seigneur pourrait l’éliminer d’un souffle comme il pourrait le faire de n’importe laquelle de ses créatures et même de sa Création toute entière. Il n’y a qu’un seul Dieu : «Je crois en un seul Dieu» dit notre Credo.

Un des nombreux avatars
modernes du manichéisme!


Le manichéisme a si bien réussi à s’immiscer hypocritement qu’il connait toujours du succès, y compris chez des Chrétiens. S’il est disparu en tant que religion organisée, il a pris sa revanche en exerçant une influence durable. Avec les films de super-héros, la série Star Wars et autres Rambo, le cinéma états-unien joue à fond la carte du combat entre le Bien et le Mal : il s’agit là d’un des canaux les plus puissants de la perpétuation de la pensée manichéenne. Les mouvements Woke et complotistes en sont les avatars les plus récents. Mais ce n’est guère chrétien…

Je dois avouer que ma foi est dépourvue de manichéisme.

 

Dieu artiste

Le manichéisme cherche à expliquer le mal en notre monde. Il sert aussi à s’identifier au Bien et à se donner bonne conscience : le Mal, ce sont «eux», pas moi! Mais pour moi qui suis chrétien, je constate que Jésus lui-même n’a pas fourni d’explication au mal. Il n’a pas vraiment développé ce sujet. Par contre, il a offert une réponse au mal. Les Évangiles rapportent souvent qu’il fut saisi de compassion face aux foules sans berger et face aux malades, aux pauvres, aux oubliés. Son Évangile enseigne la juste voie pour répondre au mal par l’amour. Peut-être qu’aux yeux de certains, cela ne suffit pas et qu’il faut «mythifier» le mal.

Dieu artiste...
Autoportrait de la peintre Judith Leyster
c. 1630

Le Psaume 94 s’émerveille face à la Création : «Que tes œuvres sont grandes, Seigneur!». Dans le livre de la Genèse, Yahvé regarde chaque étape de sa Création et juge que «C’est bon»; à la fin de son travail, il dit «C’est très bon». Il ne dit pas que c’est parfait.
Le Symbole des Apôtres s’ouvre sur ces mots : «Je crois en Dieu (…), créateur du Ciel et de la Terre». Le Credo de Nicée-Constantinople ajoute : «Je crois en un seul Dieu (…), créateur du Ciel et de la Terre, de l’univers visible et invisible». Je rajouterais : «… des univers visibles et invisibles»

Autrement dit, le Seigneur se présente comme un créateur, un artiste. Nous le voyons plutôt comme une sorte de Principe immuable, une vision héritée de la philosophie grecque antique, alors qu’il agit et qu’il crée. L’artiste le plus accompli peut faire des fausses notes à l’occasion : les œuvres du plus parfait artiste ne sont pas nécessairement toutes parfaites. À la fin de sa vie, Beethoven disait que sur ses quelques 200 compositions, il n’en retiendrait qu’une vingtaine! Le Seigneur, lui, continue d’aimer ses œuvres même si, «grandes» et «très bonnes», elles ne lui paraissent pas parfaites. Ainsi, les humains naissent, grandissent et meurent, tout comme les autres êtres vivants. Les étoiles elles aussi naissent, existent et meurent. Il s’agit d’une œuvre en mouvement, une «œuvre ouverte». Mais en ce monde, il se peut que ce que nous percevons comme imperfection soit une condition absolument essentielle pour que l'existence existe. 
Ne nous illusionnons pas : ce n’est pas nous qui allons parfaire l’œuvre. Notre mission ne se situe pas sur ce plan. Notre mission est d’aimer - d’aimer non pas n’importe comment mais à la manière du Seigneur : «Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés». Aimer aussi cette grande œuvre cosmique et en prendre soin sur Terre.

Louis Janmot: Portrait de l'artiste. 1832.

L’imperfection n’est pas le mal, mais nous la percevons comme l’étant. L’imperfection appelle l’amour qui, seule, peut achever l’œuvre et compenser pour son imperfection. Le péché n’est pas notre imperfection, mais l’acte d’y céder volontairement avec arrogance et suffisance, en délaissant l’amour. Sur cette voie néfaste, le risque est grand que la personne devienne un «démon humain». Le salut du Seigneur est de rappeler encore et toujours la place première de l’amour. Il s’est incarné pour se faire solidaire de nos difficultés, jusqu’à la mort dans les pires souffrances. Nos soucis, nos difficultés, nos épreuves, nos disputes et nos guerres, nos deuils, nos divorces… , beaucoup de ces maux seraient évitables si nous savions aimer en vérité, si nous suivions la voie indiquée par le Seigneur. Notre société de consommation est plutôt fondée sur le culte des péchés capitaux : orgueil, avarice, jalousie (envie), colère, luxure, gourmandise, paresse! 
Il restera néanmoins les maladies et les catastrophes naturelles pour rappeler l'imperfection de l'Univers. La beauté de ce monde est évidente, son imperfection l'est tout autant que nous expérimentons jusque dans notre corps. C'est pourquoi la plupart des miracles de Jésus furent des guérisons.

Adam et Ève, par Rubens. 1597. 

Les plus grands artistes eux-mêmes traversent des périodes de doute lors desquelles, déçus voire dégoûtés, ils songent jusqu’à détruire ce qu’ils ont réalisé. De nombreux artistes ont renié certaines de leurs œuvres. La Genèse rapporte que le Seigneur a connu de tels moments de doute et pensé rayer d’un trait sa Création terrestre. Satan personnifie la part du Seigneur qui doute de lui-même et de ses œuvres. La Passion de Jésus exprime peut-être aussi un regret du Seigneur: le regret de ne pas avoir créé un monde parfait pour nous. Peut-être alors que l'acceptation de l'imperfection est un pas vers la guérison, le rétablissement, la Résurrection... 
D'où l'extrême miséricorde, l'extrême indulgence de Jésus face à nos fautes: «Amen, je vous le dis : Tout sera pardonné aux enfants des hommes : leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés» - seul le blasphème contre l'Esprit Saint ne peut être pardonné (Évangile selon saint Marc, chapitre 3, versets 28 et 29). 

Ce sont des doutes que connaissent tous les artistes. En autant qu’ils ne finissent pas par inhiber la créativité, ces doutes sont nécessaires pour que l’artiste puisse progresser dans son art.

Dans la majeure partie de l’Ancien Testament, le Seigneur promet à qui l’aime une bonne vie ici-bas, une vie longue jusqu’à être rassasié de jours et s’éteindre en paix. Dans ses livres tardifs, l’Ancien Testament ouvre la porte à une autre promesse : celle d’une vie éternelle. Cette promesse, Jésus nous la fait explicitement : «Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais» (Saint Jean; 11, 25-26).

À SUIVRE! 

Sources des illustrations: Wikipédia (Domaine public et PD-US)