2. La chanson
québécoise3. «Pourquoi ce
sujet?!» À cause du Québec encore!
4. Je suis un «perfectionniste réaliste»
Sur l'Oratorio lui-même, voir...:
et:
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Pascal Côté, le maître d'œuvre du concert, à la fin de celui-ci Photo: Catherine Deslauriers.
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Donc, mon
oratorio «L’Amour de Joseph et Marie» a été donné le vendredi 18 avril dernier.
C’était par les soins de la Société philharmonique de Montréal, sous la
direction de Pascal Côté. Quelle magnifique soirée ce fut! Peut-être la plus
belle ovation qu’une de mes pièces a reçu. Cela fait chaud au cœur, d’autant
que ma route n’a pas toujours été facile… Je renouvelle mes remerciements à
l’égard à l’égard de toutes les personnes qui ont contribué à la réussite de
cet événement. [Cliquez ici]
. À quand un disque de l'Oratorio? (Ah oui, l'argent...). En tout cas, j'espère ne pas avoir à attendre un autre 25 ans pour pouvoir le réécouter en concert - et je le souhaite pour vous aussi, parce que cette musique apporte du bonheur😉
Je suis toujours
très touché que des gens travaillent ma musique, y consacrent temps, énergie et
amour.
Dans cet article,
je fais un retour sur certains aspects de ce concert, car ce n'est pas tous les jours qu'une de mes pièces est donnée par 300 musiciens devant plus de 1000 personnes...
Effectifs et
cinéma
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Je reçois rarement des fleurs! Celles-là m'ont empli de bonheur! Photo par Catherine Deslauriers.
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À l’origine, je
pensais utiliser un orchestre de chambre dans cette œuvre. C’est Pierre
Montgrain, qui dirigea la première en 2000, qui m’a convaincu d’employer plutôt
un orchestre symphonique complet : «On a tout ici à Rimouski!» m’avait-il
dit. D’accord. Le 18 avril dernier, l’Orchestre de la Société philharmonique
comptait 53 musiciens. Le nombre de bois, cuivres, percussions et piano
électrique est fixe et demeurera le même dans l’éventualité de reprises de
l’œuvre : les bois par deux, quatre cors, deux trompettes, deux trombones
ténors et un trombone basse, tuba, trois percussionnistes et un claviériste.
Pour les cordes, l’orchestre comprenait huit premiers violons, huit deuxièmes
violons, six altos, six violoncelles et trois contrebasses, pour un total de 31
musiciens. C’est l’idéal. Il serait possible de monter le nombre jusqu’à 40
cordes, mais pas davantage, car sinon l’équilibre risquerait d’être rompu. Les
bois doivent pouvoir percer même dans les passages forts : les auditeurs
doivent bien les entendre, parce que les bois ont une grande place dans mon
orchestration. C’était donc parfait. L’Oratorio ne nécessite pas un orchestre
de plus de 60 musiciens : nul besoin d’un orchestre de 100, 110 ou 120
musiciens à la Mahler ou à la Richard Strauss. Finalement, oui c’est un
orchestre symphonique complet, mais c’est presque aussi un orchestre de
chambre : tout le monde est content! De son côté, le chœur comprenait
environ 250 voix, ce qui était aussi parfait.
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On me dit souvent que ma musique est «cinématographique». Cela me fait sourire car, je vous le jure, je vois aucune image quand je compose. Je ne suis pas visuel.
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À la fin de
l’Oratorio, j’ai reçu plusieurs commentaires. Hum, un article a parlé d’un
«chef-d’œuvre» :«Allez Antoine,
pas de fausse modestie : tu as tant travaillé pour cette œuvre!».
Bien des gens
m’ont dit que l’Oratorio est cinématographique : ils me disaient voir
l’histoire comme au grand écran. On m’a souvent fait ce commentaire pour ma
musique. Je l’accepte mais, juste pour dire, je ne suis pas du tout visuel. Me
croirez-vous? Quand je compose, je ne vois strictement rien… sinon des notes
sur mon papier à musique! Je vous le jure. Aucune image. Mais il se peut que je
sois un conteur en musique, que je raconte des histoires même sans mots. J’ai
lu ce commentaire étonnant : «Processus naturel ou narratif : Ouellette
utilise souvent la forme comme un processus : il imagine la musique comme une
histoire à raconter ou une métamorphose sonore, pas comme un schéma préétabli».
À bien y penser, c’est juste. Je ne connais pas la personne qui a fait cette
remarque, mais son nom est très étonnant : je vous en reparle le mois
prochain.
La chanson
québécoise
Donc, beaucoup de
commentaires, tout particulièrement de jeunes musiciens (secondaire, collégial,
universitaire). Un jeune homme était emballé qu’un compositeur québécois ait
donné une telle œuvre : «Yes Québec, yes!». C’est vrai que les
compositeurs québécois sont rarement mis ainsi à l’honneur – bien des sociétés
de concerts sont frileuses à cet effet. Bon. Je suis fier d’être Québécois, et
tant mieux si un concert comme celui du 18 avril nous donne confiance. Mais je
me suis demandé en quoi ma musique pourrait-elle spécifiquement québécoise.
Elle est assurément nordique. Mais encore? Je pense avoir trouvé un point.
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Un de mes albums préférés de la chanson québécoise: «Si on avait besoin d'une cinquième saison», du groupe Harmonium (1975)
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Quel est le genre
musical le plus apprécié au Québec? Je ne crois pas tromper en disant que c’est
la chanson. Je parle de la chanson en général, et non seulement de la chanson
Pop : la chanson est un genre musical plurimillénaire, alors que la Pop est
un «habillage» particulier – autant j’aime la chanson, autant cet habillage me
déplait. La chanson, c’est un texte mis en musique; mais la chanson, c’est la
mélodie d’abord et avant tout. J’ai composé un cycle de mélodies (Chants de
l’autre isthme), mais je ne suis pas un compositeur de chansons. Je préfère la
musique instrumentale ou chorale.
Cependant, ma
musique est une musique axée en premier lieu sur la mélodie et sur le rythme. Pour
moi, une mélodie est un fil d’Ariane dans une composition : c’est elle qui
permet de suivre le développement des idées musicales. Il y a donc toujours des
mélodies dans mes œuvres, y compris dans mes œuvres les plus «abstraites»
(telle la Sonate locrienne, pour violoncelle et piano). Ces mélodies peuvent
autant être expansives que très brèves et lapidaires (celle de mon Quatuor à cordes
est une cellule abrupte de seulement quatre notes). L’Oratorio est ainsi une
grande «mélodie de mélodies», et la mélodie jouée par le basson au tout début
revient comme un refrain à travers les 70 minutes de l’œuvre. Cette mélodie
est, je pense, bien caractérisée, mais elle n’est pas un «leitmotiv» à la manière
allemande. Un leitmotiv s’attache à un personnage, à un objet ou à une
situation précise. Ce n’est pas le cas ici – cette mélodie ne représente pas
Joseph ou Marie ou autre: la mélodie du basson est vraiment un refrain et un
fil d’Ariane.
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L'un des premiers recueils de chansons québécoises à avoir été publié. Dans sa présentation, Ernest Gagnon mentionne la parenté entre la chanson traditionnelle du Québec et les modes du chant grégorien.
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Cet aspect
mélodique, présent dans toutes mes pièces, dérive possiblement de l’admiration
québécoise pour la chanson, donc la mélodie. Ce n’est pas quelque chose que je
recherche comme tel : c’est une inclination spontanée et naturelle que
j’ai depuis que je compose. Or, vous le savez peut-être, il y a une sorte de
loi en musique contemporaine d’éviter les mélodies, surtout les mélodies
mémorisables! Je n’ai jamais adhéré à cette convention, et je trouve que cette
convention entrave davantage qu’elle féconde. Du coup, on m’a souvent dit que
je ne composais pas de la «musique contemporaine»! Mais oh! Après l’Oratorio,
beaucoup de gens, notamment plusieurs jeunes musiciens, m’ont dit que ma
musique était à la fois «accessible» et vraiment «contemporaine», dans ses
textures, ses rythmes, sa conception globale. Pour plusieurs personnes, il
semble donc y avoir comme une contradiction entre «musique contemporaine» et
«accessible». Personnellement, je parlerais plutôt de «lisibilité». Je
n’utilise pas des mélodies pour «faire accessible» car, je le redis, pour moi
une mélodie est un fil d’Ariane à travers le temps sculpté d’une œuvre. C’est
ce fil qui permet à la forme de s’exprimer et d’être lisible. Aussi, comme j’ai
une pensée arborescente et que ma musique se développe par arborescences (je
vois un parallèle avec les formes biologiques), je serais seul à comprendre ma
musique sans un tel fil d’Ariane – peut-être même je me m’y perdrais moi-même! Et
quand même, la musique est faite pour être partagée.
«Pourquoi ce
sujet?!» À cause du Québec, encore!
On m’avait proposé
de faire un petit discours avant le concert. Malgré mes réticences, j’ai
accepté, histoire de créer le contact avec l’assistance. Dans ce petit
discours, j’ai tenu à souligner un autre aspect culturel québécois se trouvant
dans l’Oratorio. Voici ce que j’ai dit :
«On m’a
demandé : «Mais pourquoi t’as composé un oratorio sur l’amour de Joseph et
Marie?!». C’est que personne n’avait pris ce sujet! Il me semblait très beau
pour souligner les deux millénaires du Christianisme. Je sais qu’il s’agit
d’une histoire d’amour atypique [celle de Joseph et Marie]. Mais sans l’avoir
voulu comme tel, je réalise que cette histoire déroutante est bien enracinée
dans la spiritualité populaire du Québec. La fête de la Sainte Famille (Jésus,
Marie, Joseph) est née ici, créée par François de Laval dans les années
1660 : cette fête figure dans la liturgie de l’Église catholique
universelle depuis 1893. Nous avons plusieurs sanctuaires dédiés à Marie, et
l’Oratoire Saint-Joseph est un lieu iconique de Montréal qui attire des gens de
toutes les cultures. À peine arrivé à Montréal en septembre dernier [2024] pour
se joindre au Canadien, le hockeyeur finlandais Patrick Laine s’est sévèrement
blessé et a été en convalescence pendant plusieurs semaines. Pour signaler
qu’il revenait enfin au jeu, il a publié une photo de lui à l’Oratoire
Saint-Joseph! Mais en plus, nous avons ici de magnifiques sanctuaires dédiés à
sainte Anne, la mère de Marie. Les Autochtones, en particulier les Innus ont
adopté sainte Anne et font des pèlerinages annuels à Sainte-Anne-de-Beaupré.
Nous avons fait beaucoup de mal à ces gens en prétendant les «évangéliser» et
les «moderniser» mais, eux, vont à Sainte-Anne depuis les années 1650, soit dès
la première toute petite chapelle érigée là. J’ai une pensée toute spéciale pour
eux ce soir». [En innu, juillet se dit Shetan-Pishim,
qui se traduit par « le mois de la Sainte-Anne » : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1115070/autochtone-religion-innu-sainte-anne-messe-pelerinage]
Le sujet s’était
donc imposé à moi d’une manière parfaitement naturelle. Et pourtant! Il
dérange! Pour ce qui est du «dérangement», ne m’a-t-on pas seriné des milliers
de fois que l’«Art doit déranger»?! Comme en 2000 lorsque l’Oratorio avait été
joué quatre fois, j’ai reçu des commentaires sur ce point, du genre :
«C’est religieux!» ou «C’est une thématique ancienne!». Mais c’est encore plus
drôle que vous ne le croyez. J’avais contacté des médias catholiques pour leur
proposer une entrevue ou un article : un seul m’a répondu (pour refuser),
et les autres sont restés muets. Pas très aimable. Et oui, les plus frileux ont
été des «catholiques»! Tous les articles parus sur ce concert ont été publiés par des médias laïcs. Cela m’a rappelé qu’il y a plusieurs années, ma pièce
«Au jardin de Gethsémani» avait été programmée par un organisme de concert. Un
des responsables m’a rejoint pour me dire : «C’est un titre chrétien, ça.
Il faudrait changer de titre!». Mais j’ai appris que cet homme était lui-même
un «catholique engagé»; son patron, lui, un non-croyant, a conservé le titre! (Je
dois toutefois mentionner que Monseigneur Bertrand Blanchet a été
extraordinaire d’accueil lorsque je lui ai présenté l’œuvre en projet vers
1998). Pierre Montgrain, qui a dirigé les premières exécutions de l’Oratorio,
n’est pas un homme religieux et, pourtant, il s’est dévoué à cette œuvre. Mieux
encore. Lors du concert d’avril dernier, tous ces commentaires frileux ou
réticents m’ont été fait qu’uniquement par des adultes. Aucun jeune ne m’en a
fait alors que, juste pour dire, il y avait un chœur de 160 jeunes du
Secondaire qui chantait l’Oratorio! Il se peut que certains d’entre eux avaient
des appréhensions mais, du côté des jeunes, ce fut de la curiosité d’esprit, de
l’ouverture, de l’enthousiasme. Et du discernement, faculté admirable de
l’esprit.
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Les jeunes du choeur de l'école Joseph-François-Perrault m'ont offert un jolie carte avec plein de beaux mots à l'intérieur. Quelle gentillesse! Merci beaucoup!
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Par exemple, un jeune musicien de l’orchestre m’a dit ne pas être
chrétien mais que les thématiques de l’Oratorio rejoignaient totalement ses
valeurs. Une autre m’a écrit : «Cette composition
transmet un message qui va bien au-delà de la religion». Quelle belle
intelligence! «L’Amour de Joseph et Marie» est religieux, spirituel, humain,
philosophique. Un «sujet ancien»? Un sujet nouveau tout autant car, à ma
connaissance, personne n’avait créé une œuvre musicale sur l’amour de Joseph et
Marie. Je dirais plutôt un sujet intemporel (amour, famille, mort, culture,
transcendance) avec des résonances bien actuelles (exil, délire meurtrier d’un
dirigeant politique, asexualité). Une partie des Québécois, comme des
Occidentaux, a plus ou moins rejeté le Christianisme (et les religions en
général) mais, sur le plan mondial, il y a plus de 2,5 milliards de Chrétiennes
et Chrétiennes : une bonne proportion de ces personnes trouvent là
inspiration et soutien. Le Nigéria détient la palme : alors qu’ils y sont
souvent victimes de persécutions, 94% des Catholiques sont pratiquants.
J’ai beau être
fier d’être Québécois, nous ne sommes pas la mesure du monde! Comme le
sous-titre de ma pièce est «Oratorio pour le troisième Millénaire du
Christianisme», elle est encore bonne pour 975 ans et, à ce moment, quelqu’un
composera un oratorio pour le quatrième Millénaire du Christianisme! Pour dire
vrai, en traitant de la foi, je ne perpétue pas du tout une «tradition
ancienne», mais je cultive une réalité qui est toujours bien vivante, et je la
partage en toute amitié.
Au-delà de cette
œuvre particulière, ma musique cultive l’émerveillement (même lorsqu’elle prend
des couleurs plus sombres). J’observe d’ailleurs que l’amertume, la
récrimination perpétuelle et le désenchantement sont les premiers signes de la
mort de l’âme.
Je suis un
«perfectionniste réaliste»
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Les percussionnistes de l'orchestre: Catherine Varvaro, Léo Guillot et Natal Prévost. C'est Natal qui m'a fait une suggestion que j'ai intégrée à la partition.
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Suis-je
entièrement satisfait de mon Oratorio? J’avais consacré cinq mois à y apporter
des retouches au début de 2024, et j’avais nettoyé le matériel d’exécution qui
était dans un mauvais état. Ce fut un travail de retouche mais aussi de
restauration, mené avec l’aide précieuse du personnel du Centre de musique
canadienne à Montréal. https://cmcquebec.ca/Malgré ces soins,
j’ai découvert une terrible coquille dans la partie du Cor 2! Un passage de
quelques petites mesures ne me satisfait pas encore : j’ai demandé conseil
à tel musicien de l’orchestre, et je retoucherai à nouveau ce court passage. La
première violoncelliste m’a proposé une variante dans un phrasé : c’était
encore mieux que ce que j’avais écrit, alors je vais mettre ce phrasé dans la
partition. Avant la scène de la Nativité, il y a un énorme crescendo du tam-tam
(«gong»). Un des trois percussionnistes était jaloux de son collègue qui le
jouait, alors il m’a demandé si j’accepterais qu’il le double sur deux cymbales
suspendues. J’ai accepté. Le musicien en fut des plus heureux : en
répétition et au concert, il a monté son crescendo en élargissant son sourire de
plus en plus! Je lui ai fait plaisir mais, l’effet étant extraordinaire, je
vais l’intégrer dans ma partition. Savez-vous quoi? J’adore travailler avec les
musiciens et ils me font apprendre plein de choses. Du bonheur pour moi.
Suis-je satisfait
de la prestation donnée en concert? Oui, sincèrement. Des musiciens m’ont dit
qu’ils auraient aimé avoir une autre répétition, mais le budget ne le
permettait pas (une répétition, c’est dans les 40 000$...). Je suis un
perfectionniste, mais un «perfectionniste réaliste». Je compose avec les
contraintes extérieures et je fais toujours de mon mieux en sachant accepter
les inévitables imperfections. Comme toute l’équipe s’est vraiment investie, je
suis plus que satisfait : ils ont été magnifiques!
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Je demande un piano électrique Fender Rhodes dans l'Oratorio. Nous avons pu en avoir un: quelle joie! Et Ariane Benoît Bastien en a joué divinement.
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Autrement…
Savez-vous quoi? Il y a très longtemps que j’ai accepté qu’en faisant œuvre
publique, il est impossible de plaire à tout le monde. Des gens aiment ma
musique, des gens ne l’aiment pas ou peu, mais comme moi-même je n’aime pas
toutes les musiques, je n’exige de quiconque d’aimer ce que je fais. Je ne vise
pas à plaire à tout le monde, et je ne crois pas que ce soit bien de le faire,
de calibrer l’art en fonction des prétendues attentes du «public», de recourir
à de la démagogie musicale pour séduire tout le monde – selon moi, c’est même
contraire à la dignité de l’art. Je ne suis pas du tout un populiste. Je ne
cherche pas à composer de la musique «accessible», mais je ne recherche pas non
plus à composer de la musique hermétique : de telles considérations me
sont étrangères. Mon art exprime une vision du monde : elle est accessible
à toute personne qui accepte de faire un pas vers elle et de l’écouter. Je sais
d’avance que tout le monde ne le fera pas. Même en le faisant, quelqu’un
pourrait ne pas aimer.
Voyez. Une dame a
trouvé l’Oratorio «très sérieux», mais un homme y vu un aspect ludique!
Sources des illustrations: Collection personnelle, Wikipédia (Domaine public et PD-US), site commerciale pour la pochette de l'album.