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lundi 1 février 2016

LE PROJET HAYDN (5). LA PÉRIODE ROSE

Cet article est le cinquième d’une série dans laquelle je vous initie à l’art de Joseph Haydn. Pourquoi Haydn? Tout simplement et subjectivement parce qu’il est mon compositeur préféré tous styles et époques confondus! Mais attention : il y a mon goût, il y a aussi la matière et celle que nous offre Haydn est d’une richesse rare.
Le premier article situait le génie du compositeur :
Le second article situait les «massifs» des genres musicaux qu’il a pratiqué sa carrière durant :
Le troisième article portait sur sa première période créatrice, que j'ai nommée Période bleue:
Le quatrième article portait sur sa seconde période créatrice, que j’ai nommée Période mauve :

 
5. PÉRIODE ROSE (1773 à 1784) / Première partie

Un peu de tricherie
Après les Périodes bleue et mauve, voici la Période rose de Haydn – c’est moi qui propose ces surnoms colorés (que je pique à Picasso!). Après l’importance du mode mineur de la période précédente, voici une nouvelle période placée sous le signe de la comédie. D’une certaine manière, Haydn renoue avec l’aspect ludique de la Période bleue, mais cette fois dans des formes plus étendues (quoique toujours concises : Haydn n’est pas un musicien qui aime s’épancher longuement…). Ce qui caractérise cette période en premier lieu est l’importance du théâtre. Son patron et ami Nicolas Esterhazy s’est pris d’un enthousiasme illimité pour l’opéra. Il a donc demandé à Haydn de monter et diriger des opéras, et aussi d’en composer.

La Période rose est autant négligée que la Période bleue, et bien des commentateurs qui en discutent ne semblent seulement pas avoir écouté sa musique. Selon plusieurs, c’est une période peu intéressante où le talent de Haydn aurait quelque peu «régressé». Hum. Un critique américain commentant un disque regroupant des symphonies de Haydn de cette période s’étonnait : il s’attendait à écouter des œuvres moyennes, puisque c’est ce que l’on en dit partout, mais à sa grande surprise, il les a adoré en ajoutant : «Je ne vois vraiment pas en quoi ces symphonies seraient moins réussies que les précédentes [Période mauve] et les suivantes». Et il a parfaitement raison. Pour moi, au contraire, les symphonies de cette période comptent parmi les meilleures de Haydn! Certainement les plus subtiles : Haydn a composé là ses plus beaux mouvements lents et a trouvé des «couleurs pastels» d’un raffinement qui m’évoque souvent un Maurice Ravel égaré au XVIIIe siècle. J’y reviendrai mais, d’une manière générale, cette Période rose est si riche que je suis dans l’obligation de lui consacrer deux articles, celui-ci (surtout consacré à la musique instrumentale) et un autre le printemps prochain (consacré à la musique vocale).  

Que retrouve-t-on comme œuvres dans cette période? Voici en gros, outre les opéras :
Deux messes : Messe de saint Jean de Dieu (dite aussi Petite Messe avec orgue) et Messe de Mariazell

Les Sonates pour piano #34 à 57 (cette dernière n'est pas considérée comme authentique sous cette forme)

Les six Trios pour flûte, violon et violoncelle «opus 38 (ou 100)»

Les six Quatuors à cordes opus 33

Le célèbre Concerto pour piano en ré (avec le finale à la tzigane), et le non moins célèbre Deuxième Concerto pour violoncelle (ré majeur)

Les Symphonies #53, 61-63, 70-71, 73-81

Les 7 Octuors avec baryton
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INTERLUDE MUSICAL 1. Symphonie #67 en fa majeur. Orchestre du Gewandhaus de Leipzig. Direction : Herbert Blomstedt https://www.youtube.com/watch?v=pY1_BBtgk2c (PS. Malgré le #66 écrit, il s’agit bien de la 67e!). Voici l’une des plus longues symphonies de Haydn avec ses 30 minutes. Ne vous fiez pas à son allure nonchalante et sans trompettes ni timbales : c’est une pièce très originale et d’une subtilité extrême. Quelques faits saillants. Premier mouvement : début doux, la mélodie est accompagnée par les cordes pincées (pizzicato) – à ma connaissance, c’est la seule symphonie classique qui commence ainsi. Deuxième mouvement : mi-délicat avec des moments poétiques, mi-fantastique avec ses curieuses fanfares qui interrompent le déroulement. À la toute fin, les musiciens doivent frapper les cordes de leur instrument avec le bois de l’archet (col legno) : cet effet est extrêmement rare dans la musique du 18e siècle. Troisième mouvement, Menuet : dans la section centrale, il n’y a que deux violons solistes qui jouent et avec sourdine (autre effet plutôt rare à l’époque, bien que Haydn l’ait demandé à un bon nombre de reprises) – la corde grave du second violon est abaissée de sol à fa. Ce passage est extrêmement délicat et d’une sonorité inhabituelle quelque peu fantomatique. Finale : un Allegro vif qui s’interrompt soudainement pour faire place à un mouvement lent longuement développé. Le tempo est plus lent que celui du deuxième mouvement, plus chantant et soutenu aussi. On y entend des cordes solistes et une magnifique utilisation des vents, avant le retour de l’Allegro. Mais la symphonie ne se termine pas avec fracas, plutôt sur la pointe des pieds – chose rare encore une fois à l’époque, surtout dans une symphonie. 
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Cor naturel
À nouveau, je me dois de chicaner mes collègues musicologues qui trichent ici un peu trop avec la chronologie, en privant la Période rose d’œuvres importantes. Les bornes de la Période rose sont claires : 1773 (vous verrez pourquoi plus loin) et 1785, date à laquelle Haydn commence à recevoir et honorer des commandes d’œuvres venues de l’extérieur, chose qui ouvrira une nouvelle période créatrice. Alors, voici donc mes collègues qui trichent sur les dates. Premier exemple : la Symphonie 60 (Le distrait) est pour ainsi dire toujours comptée dans la période antérieure (celle du fameux Sturm und Drang). Or elle date de 1774 et origine d’une musique de scène, deux raisons qui la situent nettement dans la Période rose. La Symphonie 67 de l’Interlude précédent subit souvent le même sort. Autre exemple. Les sept Octuors avec baryton sont habituellement inclus dans la période précédente. Or ils datent de 1775! C’est une amputation majeure de la Période rose puisque ces pièces absolument extraordinaires sont au style classique ce que les Concertos brandebourgeois de Bach sont au style baroque. Leur instrumentation est exceptionnelle qui privilégie le registre médium-grave : baryton, deux cors, deux violons, altos, violoncelle et contrebasse. Les parties de cors sont d’une difficulté diabolique, et même la contrebasse se voit confié des passages redoutables. Au timbre unique de ces Octuors s'ajoute un discours musical où les conversations entre les instruments sont vives, où le «travail motivique» est d'une grande richesse, où les mouvements lents sont substantiels, sentis et atmosphériques (comme écrit plus haut, la haute qualité des mouvements lents caractérise la Période rose). Quels que soient les mérites des Quatuors à cordes opus 33, ces Octuors représentent le sommet de la musique de chambre composée par Haydn durant cette période, et ils appartiennent aux «essentiels» de leur auteur. Ce sont aussi ses dernières oeuvres avec baryton. Malgré le peu de musiciens qui aujourd’hui jouent du baryton, il existe deux enregistrements intégraux de ces merveilles : celui du Esterhazy Ensemble avec l’ensemble Piccolo Concerto de Vienne (Brilliant Classics, dans le coffret de l’œuvre pour baryton, mais il existe deux disques tirés à part consacrés aux Octuors) et celui du Haydn Sinfonietta de Vienne dirigé par Manfred Huss (Bis, coffret de 6 CDs avec d’autres œuvres de Haydn). Les deux versions sont excellentes. On dirait que les cornistes du Piccolo Concerto se rient des difficultés de ces œuvres : leurs instruments jouent les passages les plus terrifiants avec la légèreté d’une flûte, comme si de rien n’était! Les cornistes de Manfred Huss offrent un son beaucoup plus rustique (dans le bon sens : c’est fruité et métallique à souhait) mais, à l’audition, il est clair que c’est très difficile par moments.


Sous le signe de la comédie

Watteau: Fêtes vénitiennes (c.1717)
Il est aussi souvent écrit que la bonne humeur de Haydn ces années-là serait liée à ses aventures galantes avec la chanteuse Luigia Polzelli. Ont-ils été amants? Peut-être, peut-être pas. Mais Haydn est intervenu à quelques reprises en faveur du couple Polzelli auprès du Prince. Nous sommes au temps de la galanterie : le Prince avait des aventures extra-conjugales, Madame Haydn avait un amant en la personne du peintre officiel de la Cour, etc., bref il y avait du marivaudage au palais! Cela ne semblait d’ailleurs pas choquer outre mesure. Bon, je laisse ça aux amateurs de potins et de journaux jaunes : tout cela, ce n’est pas de mes affaires, et je trouve toujours déplacé de supposer ceci ou cela de gens qui ont vécu il y a longtemps. Reste que si la musique de la Période rose est si joyeuse, c’est d’abord le résultat de l’immersion de Haydn dans l’opéra, surtout dans l’opera buffa de style italien.
 
 
 
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INTERLUDE MUSICAL 2. Concerto #2 en ré majeur, pour violoncelle et orchestre. Pablo Ferrández, violoncelle. Sergio Alapont dirige un orchestre désigné par les initiales ORTVE. Passez sur l’image compactée…  https://www.youtube.com/watch?v=TnfBjt7dTdM Les deux Concertos pour violoncelle de Haydn sont des régals pour les violoncellistes et comptent parmi les meilleures œuvres du genre données par le style classique. Alors que le Premier Concerto était fougueux (avec un Finale fou!), le Deuxième est d’un ton serein et noble, en parfaite complémentarité donc. L’écriture pour le violoncelle est tellement belle et experte que l’on a longtemps pensé que cette œuvre n’était pas de Haydn mais d’un violoncelliste de la Cour. L’authenticité de Haydn ne fait plus aucun doute maintenant.


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Le patron et ami de Joseph Haydn, le Prince Nicolas Esterhazy, avait toujours aimé l’opéra, au point d’entretenir une troupe d’opéra dans son palais et d’y avoir fait construire un théâtre de 400 places. Je vous vois faire la grimace : «On sait bien, ces princes, rien de trop beau pour eux!». Bon. Regardez notre monde démocratique : est-il si différent? N’admirez-vous les palaces que se font construire vos vedettes de la Pop Music ou du cinéma? Pour amuser le peuple, nos gouvernements ne font-ils pas plein d’investissements pharaoniques, ici pour un stade sportif dernier cri, là pour une autre nouvelle salle de spectacle, etc.? Alors, ne jugez pas trop durement Nicolas. Cela dit, ce prince amateur d’opéra deviendra un fan fini de cette forme de spectacle en 1773 et, à son habitude, il ne fera pas les choses à moitié. Sa fièvre monta d’un degré en 1776 alors qu’il décida de congédier ses chanteurs germaniques pour engager plutôt des Italiens (l’Italie est le berceau de l’opéra) et d’établir une saison régulière de représentations. En 1779, un incendie ravage le théâtre. Qu’à cela ne tienne, Nicolas le fait reconstruire à neuf en moins d’un an!

Si Haydn avait dû composer des quantités de pièces pour le baryton parce que le Prince s’était amouraché de cet instrument, Haydn devra maintenant s’atteler à l’opéra pour répondre à la nouvelle boulimie de son boss… De la première saison «régulière» de ce théâtre d’opéra jusqu’au décès de Nicolas en 1790, Haydn dirigera plus de 1200 représentations, surtout des comédies ou opera buffa. Il dirige des œuvres des maîtres de l’époque, les Anfossi, Cimarosa, Paisiello, Piccinni, Salieri et autres. Vous notez peut-être l’absence de Mozart, et peut-être est-ce tant mieux pour lui, car Haydn avait l’habitude de charcuter généreusement les œuvres qu’il dirigeait : il coupait, réarrangeait, changeait les tempos (quelquefois de manière drastique), ajoutait des airs de son cru, etc. Pourquoi? Entre autres raisons pour adapter les œuvres aux possibilités vocales de ses chanteurs et chanteuses. Ceux-ci et celles-ci étaient en général excellents, mais il semble que le Prince appréciait les voix ayant un vaste registre, plus vaste qu’à l’habitude – ce sera d’ailleurs une des raisons pour laquelle les opéras que composera Haydn lui-même restent encore aujourd’hui très difficiles à distribuer : peu de chanteurs et chanteuses possèdent le registre de voix exigé. Aussi, Haydn devait choisir des opéras sans chœurs, parce qu’il n’y avait pas de chœurs à Esterháza. Évidemment, Haydn devra lui-même composer des opéras : de 1773 à 1784, il en compose huit en succession rapide. Mais exaspéré, il finira par demander à Nicolas de ne plus en composer, ce à quoi le Prince devra se résigner. 
 
Haydn dirigeant du clavier une représentation de son opéra L'Incontro improvviso

C’est dire que la musique de Haydn pendant cette période sera placée sous le signe de la comédie et du théâtre. Les brumes de la Période mauve se dissipent et, après la Symphonie 45 «Les adieux» de 1772, Haydn ne composera aucune symphonie en mode mineur avant 1782. Ce ton ludique et enjoué envahi donc sa musique instrumentale, car Haydn compose toujours de la musique instrumentale à côté de ses obligations de directeur d’opéra! Par exemple, le mouvement lent de la Symphonie 63 provient de la musique de scène pour une pièce intitulée Les trois sultanes. Cette symphonie est surnommée La Roxelane, du nom d’une des trois sultanes en question. La Symphonie 60 est entièrement constituée de la musique de scène pour la comédie Le distrait, d’où son surnom. Mais Haydn s’est amusé à se mettre dans la peau d’un compositeur distrait : la symphonie compte six mouvements (c’est un cas unique au 18e siècle) et montre plein de trouvailles bizarres. La plus surprenante est ce moment où l’orchestre s’arrête subitement dans le mouvement final pour donner le temps aux violons de se réaccorder! Ce «réaccordage» fait partie de la musique : les interprètes doivent vraiment jouer le jeu. Le dernier mouvement de la Symphonie 73 reprend presque sans modifications la brillante ouverture de l’opéra La Fedelta premiata. Etc. Le seul groupe de Quatuors à cordes composé par Haydn durant cette période, les Six Quatuors opus 33, démontre le même enjouement. Le Deuxième, dit «La plaisanterie», se termine avec une fin qui ne veut pas finir, de petits groupes de notes isolés par des silences qui laissent l’auditeur sur le qui-vive. Même la musique religieuse s’en ressent. Dans le Benedictus de la Messe de Mariazell, la première messe à structure symphonique de Haydn, le compositeur reprend un air de son opéra Il Mondo della Luna, un moment extraordinaire dans les deux œuvres. 
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INTERLUDE MUSICAL 3. Symphonie #70, en ré majeur. Un orchestre non identifié – et pourtant excellent…, dirigé par Sebastien Perłowski. Le Finale est particulièrement réussi dans une interprétation «moderne» mettant en relief son audace, ses ruptures et ses aspérités. https://www.youtube.com/watch?v=ilkE6-FoWjE Des couleurs pastel écrivais-je. Mais voici cette fois une symphonie abrupte et concise! Le premier mouvement est assez lapidaire et brillant. Puis vient un miracle! Le deuxième mouvement est en forme de marche lente et utilise l’écriture en canon. Son atmosphère me semble annoncer Gustav Mahler, longtemps d’avance, et tout particulièrement les Musiques nocturnes de sa Symphonie #7. Le Menuet qui suit se termine avec une coda ajoutée, chose rare. Nouveau miracle : le Finale. Il commence avec une note aigue des violons répétée 5 fois et doux. C’est l’idée principale de ce mouvement, et c’est fou tout ce que Haydn en tire! Pleins de ruptures; des notes en valeurs longues qui donnent l’impression d’un tempo lent par moments; une triple fugue agitée… La plus grande partie de ce mouvement est en ré mineur (comme l’était le deuxième mouvement). Et la conclusion est autant abrupte que surprenante.
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Pic-Nic Orchestra, de James Gillray (1756-1815)
Mes Interludes vous ont proposé deux symphonies qui ne démontrent vraiment aucun signe de «régression» chez Haydn en cette Période rose! Mais les autres symphonies de cette période se situent presque toutes au même niveau et, comme je l’écrivais précédemment, leurs mouvements lents sont particulièrement réussis, tels ceux des deux symphonies «jumelles» en ré majeur, les #61 et 62. Le mouvement lent, Adagio assai, de la Symphonie # 54 est «extrême». Cette symphonie existe en deux rédactions, la seconde étant plus développée que la première. Son mouvement lent est en deux sections, chacune devant être reprise (les signes de reprise sont là, mais trop de chefs les ignorent...). Sans jouer les reprises, ce mouvement est déjà inhabituellement long, soit autour de 9 minutes; mais avec les reprises demandées, il atteint 18 minutes! Il faudra attendre Anton Bruckner au XIXe siècle pour trouver d'aussi longs mouvements lents dans des symphonies. 18 minutes donc, et d'une sérénité totale, une «zenitude» que ne vient jamais troubler des éclats dramatiques. Inutile de dire que certains auditeurs pourraient être troublés et devoir puiser dans tout ce qu'ils ont de patience... Parfaite en tous points, la Symphonie 77 est d’une fraîcheur printanière qui annonce Schubert. La Symphonie 80 en ré mineur, qui montre une instabilité générale entre les modes mineur et majeur, fait entendre des moments violents rappelant la Période mauve. À nouveau, son mouvement lent est d’une beauté exceptionnelle. L’élégante Symphonie 81 en sol majeur s’ouvre de manière magique avec l’intervention d’un doux fa bécarre qui teinte l’harmonie d’une couleur rare. La Symphonie 51 (elle aussi souvent intégrée à la période précédente) est d’une originalité assez radicale : accords en écho se dissipant dans le premier mouvement; l’Adagio (sublime) commence avec un cor qui grimpe dans l’extrême aigu, suivi du second cor qui descend dans l’extrême grave, puis d’un hautbois qui répond avec une mélodie toute tendre; le Menuet avec deux Trios au lieu d’un seul, le second dominé par les vents avec des traits périlleux pour les cors; un Finale coloré au possible, en forme de variations dont l’une, forte, donne des intervalles immenses aux cordes appuyées par les ricanements des bois! Bref, je pourrais tout citer. Alors «moins bonnes» les symphonies roses? Certainement pas, et ne vous privez pas – ce sont parmi mes préférées! 

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