LYON: PREMIÈRES ET BOUCHONS
MON EUROPE 2014 (3)
Voici la dernière tranche de mon carnet de voyage autistique en Europe (mars-avril 2014). La première partie était consacrée à Paris:
http://www.antoine-ouellette.blogspot.ca/2014_05_01_archive.html
... la deuxième à la Suisse:
http://www.antoine-ouellette.blogspot.ca/2014_06_01_archive.html
30 AUTISTES, ÇA JASE ÉNORMÉMENT!
Un bouchon lyonnais (voir plus loin) |
En fin d’avant-midi le 29 mars, je descends du TGV à Lyon.
Je suis accueilli là par mes deux guides : Éric Bénéteau, de Volontaires
pour l’autisme, qui m’a très bien accompagné dans la préparation de mon séjour
lyonnais, et Corinne Gambonnet qui m’a généreusement hébergé chez elle pour les
deux premières nuits. Grand merci!
Vue sur Lyon |
La Basilique aperçue depuis ses jardins |
LA VILLE AUX COLLINES ET AUX BOUCHONS
Intérieur de la Basilique de Lyon |
Le lendemain matin, je suis allé à la messe à la Basilique de Fourvière. «Antoine! Parle pas de
religion!». Quand même. Lyon est un haut-lieu du Catholicisme en France. Évangélisée tôt, la ville a connu de terrifiantes persécutions antichrétiennes, notamment dans les années 170, sous les attaques du paganisme romain. On y tuait publiquement hommes, femmes et enfants, même des vieillards comme l'évêque Pothin, âgé de plus de 90 ans. Sainte Blandine sera une des figures emblématiques de cette résistance courageuse qui finira par avoir gain de cause. [C'est incroyable combien depuis ses débuts le Christianisme a été persécuté. Ayant refusé d'être défendu par les armes, le Christ lui-même a été torturé et assassiné. Au XXe siècle, la charge fut mené par le Communisme et, au 21e siècle, par les Islamistes, en Irak, en Syrie, en Égypte, au Nigeria, etc.]
De style romanobyzantin, la Basilique est perchée sur les hauteurs d’une des deux grandes collines de Lyon – c’est une ville qui monte, descend, monte et descend encore, traversée de plus par un fleuve, le Rhône et une rivière, la Saône, une ville à la topographie très particulière. La basilique appartient au périmètre du Vieux Lyon inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1998. Elle a été construite au XIXe siècle : elle est éclatante, enluminée par de magnifiques mosaïques. On y grimpe à pied – certains courageux le font en jogging – ou, plus pittoresque, en funiculaire (intégré dans le réseau du métro et des transports collectifs lyonnais). Lyon possède d’ailleurs une riche histoire religieuse et spirituelle, une histoire toujours vivace : la Basilique était archipleine de gens ce dimanche-là.
De style romanobyzantin, la Basilique est perchée sur les hauteurs d’une des deux grandes collines de Lyon – c’est une ville qui monte, descend, monte et descend encore, traversée de plus par un fleuve, le Rhône et une rivière, la Saône, une ville à la topographie très particulière. La basilique appartient au périmètre du Vieux Lyon inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1998. Elle a été construite au XIXe siècle : elle est éclatante, enluminée par de magnifiques mosaïques. On y grimpe à pied – certains courageux le font en jogging – ou, plus pittoresque, en funiculaire (intégré dans le réseau du métro et des transports collectifs lyonnais). Lyon possède d’ailleurs une riche histoire religieuse et spirituelle, une histoire toujours vivace : la Basilique était archipleine de gens ce dimanche-là.
Il y a à Lyon, dit-on, deux collines : la colline qui prie et la colline qui travaille. Celle qui prie est bien sur la colline de la Basilique; celle qui travaille est celle où oeuvraient les canuts, les ouvriers tisserands de la soie sur les machines à tisser. Au milieu du 19e siècle, ils étaient environ 120 000, et leurs révoltes vont marquer l’histoire sociale non seulement de la ville mais de l’Europe, puisqu’elles inspireront des gens comme Karl Marx, Fourier ou Proudhon. Les canuts ont aussi laissé leur marque sur la gastronomie. Comme ces gens travaillaient très fort physiquement et comme plusieurs étaient pauvres, ils utilisaient dans leur alimentation, costaude, des parties d’animaux que les gens plus en moyen dédaignaient. Cette cuisine des pauvres s’est élaborée dans de petits restaurants dits «bouchons». Et on trouve toujours des bouchons à Lyon.
Mes amis m’ont donc amené prendre un repas du midi dans un bouchon, Le
Laurencin, qui mise sur son authenticité. À la carte, des mets inusités comme
les pigeons ficelés (ou paquets de couenne), le museau de bœuf,
les pieds de mouton, le sabodet («un
genre de saucisson à base de tête de porc entière hachée, entre autres, les
oreilles et le museau»), etc. Cela vous met en appétit?! Des poissons aussi, et
des écrevisses… L’origine du mot bouchon
reste discutée, mais je vous jure qu’un repas vous bouche l’estomac solide! Et
délicieusement je me dois d’ajouter.
Le repas que j’ai pris commençait par une entrée : une immense salade mélangée avec deux feuilletés au fromage de chèvre – c’est ce qui était annoncé mais, pour une raison inconnue, j’ai eu droit à trois (délicieux) feuilletés! Juste ça, mon repas été fait. Mais venait ensuite le plat principal : pour moi, une quenelle au brochet, avec du riz (du riz, beaucoup de riz).
Il y a à Lyon, dit-on, deux collines : la colline qui prie et la colline qui travaille. Celle qui prie est bien sur la colline de la Basilique; celle qui travaille est celle où oeuvraient les canuts, les ouvriers tisserands de la soie sur les machines à tisser. Au milieu du 19e siècle, ils étaient environ 120 000, et leurs révoltes vont marquer l’histoire sociale non seulement de la ville mais de l’Europe, puisqu’elles inspireront des gens comme Karl Marx, Fourier ou Proudhon. Les canuts ont aussi laissé leur marque sur la gastronomie. Comme ces gens travaillaient très fort physiquement et comme plusieurs étaient pauvres, ils utilisaient dans leur alimentation, costaude, des parties d’animaux que les gens plus en moyen dédaignaient. Cette cuisine des pauvres s’est élaborée dans de petits restaurants dits «bouchons». Et on trouve toujours des bouchons à Lyon.
Tablée au Laurencin |
Le repas que j’ai pris commençait par une entrée : une immense salade mélangée avec deux feuilletés au fromage de chèvre – c’est ce qui était annoncé mais, pour une raison inconnue, j’ai eu droit à trois (délicieux) feuilletés! Juste ça, mon repas été fait. Mais venait ensuite le plat principal : pour moi, une quenelle au brochet, avec du riz (du riz, beaucoup de riz).
Ma petite entrée... |
Pour faire descendre tout cela, on m’a amené visiter un
musée d’art contemporain l’après-midi, visite suivie d’une bonne marche au
grand parc de la Tête
d’Or à laquelle participaient quelques personnes autistes rencontrées la
veille.
DEUX PREMIÈRES EN SOL FRANÇAIS
Olivier Hue parfume l'air de Lyon avec les sons de son hautbois |
Avec Amandine et Olivier |
Le soir, je donnais la conférence, avec le concours d’Amandine
et d’Olivier. Encore une fois, tout avait été super bien organisé : bravo
aux responsables! Vous savez, jouer en concert exige de la concentration :
les interprètes s’attendent à juste titre que le public coopère. Ce soir là,
Olivier ne l’a pas eu tout à fait facile. Les gens étaient très attentifs, mais
un petit garçon a décidé de se donner lui aussi en spectacle, sous le regard attendri
et ravi de sa maman. Il est monté jusque sur scène, prendre mon micro et se
mettre à gazouiller dedans… pendant qu’Olivier négociait les pages de Dent-de-lion! Un peu dérangeant, non?
Discrètement, je suis allé voir sa mère pour lui demander de calmer son garçon
et le faire asseoir auprès d’elle. Ah là là, pas toujours prévisible la vie de
musicien… Mais bon, les deux pièces ont été bien jouées et appréciées :
c’est l’essentiel.
UNE DERNIÈRE NOTE EN MODE AUTISTIQUE
On monte en funiculaire! |
Après une nuit à l’hôtel, je pliais bagage et me dirigeais à
la gare, prendre le train pour Paris. Je m’étais prévu une journée libre avant
de prendre l’avion, histoire de décanter. Je suis allé me promener du côté de
la Basilique Notre-Dame, où il y avait une foule dense. Mais je connaissais
d’un voyage précédent une petite place tranquille (oui oui!) où je suis allé
lire sous les arbres. Le lendemain : avion vers Montréal. Les mains un peu
moites, mais pas trop : je m’améliore, dirait-on. Ce voyage m’a comblé! Je remercie encore une fois toutes les personnes qui l'ont rendu possible. À la prochaine, chère Europe, et salutations
à mes amiEs de là-bas. Un rêve: une petite série de conférences en Île-de-France...
SOURCE DES PHOTOS: COLLECTION PERSONNELLE