PARTITION GRATUITE: NOTRE PÈRE,
quebec@centremusique.ca ou atelier@cmccanada.org
Symphonies sacrées. Premier Livre.
Quatre motets pour chœur mixte a
cappella (opus 24)
La partition éditée (Finale) des quatre motets est disponible séparément ou en un cahier contenant les quatre, au Centre de musique canadienne. Pour infos:
quebec@centremusique.ca ou atelier@cmccanada.org
Comme il était coutume de le faire à la Renaissance ou encore à l’époque baroque, ces Symphonies sacrées regroupent des pièces écrites sur une certaine période de temps. Outre leurs textes religieux et les effectifs qu’elles demandent, les quatre pièces ici réunies ont en commun d’avoir été révisées, transformées ou composées à l’automne 1998.
Les
Symphonies sacrées réinterprètent diverses techniques caractéristiques des
musiques liturgiques : monodie, polyphonie, récitation psalmodique,
modalité, chant en répons, notes bourdons, etc.
Il
s’agit du Premier livre : j’en terminerai un Deuxième en 2015 qui
regroupe, lui, sept motets. Cet opus 48 est aussi «composite» que l’opus 24 en
ce qu’il réunit à son tour des pièces composées à divers moments sur plusieurs
années. L’apparent éclectisme de ces deux Livres s’explique par ce fait. Mais
en replaçant en ordre chronologique leurs onze pièces, mon évolution
stylistique apparaîtrait rapidement, de la quasi tonalité jusqu’au diatonisme
modal (avec harmonies «non fonctionnelles»), en passant par la «tonalité
aérienne» (musique polarisée mais sans les tensions harmoniques du système
tonal).
Voir :
Les quatre motets du Premier Livre peuvent être chantés séparément et indépendamment les uns des autres. Ils peuvent aussi être chantés l’un à la suite de l’autre, dans l’ordre que j’ai donné. Le Premier Livre montre alors une forme en «élévation», une montée sonore progressive. Cette montée commence avec la pure monodie du Cantique des Créatures pour culminer avec les sonorités pleines de l’Hymne pascale, où le chœur sonne presque comme un grand orgue. Le Deuxième Livre, lui, aura une forme en arche.
1. Cantique
des Créatures
Monodie
sur le poème de saint François d’Assise.
Première
version : 1982. Révision : 1998.
Durée :
c. 4 minutes
Saint François et le Loup de Gobbio Par Carl Weidemeyer, c. 1911 |
Le
Cantique est entièrement diatonique, sur une échelle modale faite des notes Ré,
Mi, Fa, Sol, La, Do, Ré. La note Si fait défaut. C’était la toute première fois
que je composais une pièce «radicalement diatonique» - la date de 1992 dans la
partition est erronée : c’est plutôt 1982. J’ai repris cette manière dans
la Suite celtique pour harpe (opus 6) écrite peu après. Par la suite et surtout
à partir de Paysage, pour quatre pianos (opus 10; 1987), j’ai beaucoup exploré
ce diatonisme, avec toutes sortes de modes.
Extrait du Cantique des Créatures / (c) 1992-98 Antoine Ouellette Socan |
2. Notre Père
Motet.
Première version : mai 1987; révision : 1998.
Durée :
c. 5 minutes
Ce
motet est pour chœur mixte subdivisé en six voix (sopranos, mezzos, altos,
ténors, barytons, basses), avec aussi quelques passages à huit voix.
Fra Angelico: Le sermon sur la montagne. XVe siècle. |
Extrait du Notre Père / (c) 1987-98 Antoine Ouellette Socan |
Motet
pour chœur à quatre voix (avec quelques divisi aux basses). Composé en 1998.
Durée :
c. 5 minutes
Moïse tirant l'eau d'un rocher. Le Tintoret, XVIe siècle |
Ils
n’ont pas eu soif quand Tu les menais dans les déserts
Tu
as fait couler pour eux l’eau du rocher
Le
rocher s’est fendu et de l’eau en a jailli!
Les
«couplets» s’appuient sur une harmonie de quintes, tenue en bourdon aux basses.
Sopranos et ténors ont la ligne principale, passablement syncopée, alors que
les altos scandent en parlé-rythmé Ainsi parle le Seigneur! Les couplets se
terminent sur une phrase suspendue, extatique, et qui terminera la pièce
doucement.
Extrait du Chant de délivrance / (c) 1998 Antoine Ouellette Socan |
4. Hymne pascale (version en français) / Hymnus pascalis (version en latin)
Motet
pour chœur mixte. Composé en 1998.
Durée :
c. 8 minutes
Mosaïque de saint Jean Chrysostome |
Ce
motet existe en deux versions : sur texte français et sur texte traduit en
latin par Jean-Paul DesPins.
C’est
le motet le plus riche et sonore de ce Premier Livre de Symphonies sacrées, le
plus long aussi. Le chœur est tantôt à 4 voix, tantôt à 6 voix. Quelques
passages subdivisent en quatre parties chacune des quatre voix, pour un total
de seize parties : de grandes harmonies «pyramidales» saturées de l’aigu
au grave! On y trouve des récitations sur des notes tenues (comme l’ison du
chant byzantin), des volées de cloches sur des onomatopées, des alléluias
vibrants.
Que
nul ne craigne la mort, car la mort du Seigneur nous a libéré!
Que
nul ne pleure ses fautes, car le pardon a resplendi du tombeau!
La
pièce est diatonique, un mode évoquant Fa mineur, mais avec la note Ré qui est
mobile : bémol la plupart du temps, mais bécarre à l’occasion. Après des
accords pyramidaux (les notes sont tenues et s’ajoutent les unes aux autres),
les Alléluias et l’Amen conclusifs sont en Fa mineur. Je n’associe pas le
mineur avec la tristesse!
«Cloches» et alléluia, extrait de l'Hymne pascale / (c) 1998 Antoine Ouellette Socan |
Accord pyramidal, extrait de l'Hymne pascale / (c) 1998 Antoine Ouellette Socan |