Nikolaï
Miaskovsky
27
Symphonies chez les Soviets
Deuxième
partie
1. Symphonies
en un monde déchiré
2. Groupe
4. Politique ou non?
3. La
petite effrontée
4. Groupe
5. La trilogie de la joie
5. Groupe
6. Vers Noël
6. Suite,
fin et au-delà…
7. Au
disque
Cet
article est la suite et la fin d’une série de deux articles consacrés au
compositeur russo-soviétique Nikolaï Miaskovsky (1881-1950), dont la première
partie peut être lue ici :
Cette
série fait elle-même suite à un article plus général sur la musique
soviétique :
Symphonies
dans un monde déchiré
Lénine fait le ménage! Affiche de propagande. |
Miaskovsky fut au front lors de la Première Guerre mondiale |
Pour
écouter en ligne, je vous recommande en premier les interprétations d’Evgueni
Svetlanov, d’Alexander Titov et du Britannique Edward Downes, spécialiste de la
musique soviétique. Je suggère ces quatre belles interprétations – celles en
concert semblent légales, l’autre hum… :
Symphonie
#21 – l’une des plus accessibles et courtes. En concert, dirigée par Dimitri
Vasiliev :
Symphonie
#9, dirigée par Sir Edward Downes:
Symphonie
#24, en concert, dirigée par Vladimir Jurowsky :
Symphonie
#25, en concert, dirigée par Evgueni Svetlanov :
Voici
maintenant la suite. Les sections biographiques sont en rouge, les sections
«analytiques» en vert.
Groupe
4. Politique ou non?
Symphonie
#12, en sol mineur (opus 35; 1931-32). En trois mouvements. 1. Andante –
Allegro giocoso - Andante / 2. Presto agitato / 3. Allegro festivo maestoso.
Durée approximative : 32 minutes.
Symphonie
#16, en fa majeur (opus 39; 1935-36). En quatre mouvements. 1. Allegro vivace /
2. Andantino e simplice / 3. Sostenuto – Andante marciale, ma sostenuto / 4.
Tempo precedente – Allegro ma non troppo. Durée approximative : 45
minutes.
Symphonie
#22, en si mineur : Symphonie-Ballade (opus 54; 1941). En trois mouvements
enchaînés. 1. Lento – Allegro non troppo / 2. Andante con duolo / 3. Allegro
energico, ma non troppo vivo. Durée approximative : 36 minutes.
Un ouvrage passionnant! |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Grandes_Purges
Un
des groupes ciblés par l’État fut les «koulaks». Sous les Tsars, le mot koulak
désignait les riches propriétaires terriens qui imposaient de dures conditions
de servitude aux agriculteurs. Mais Lénine et Staline ont considérablement
élargi cette définition : dans les faits, tout paysan possédant une petite
terre devenait un koulak, de même que tout paysan ayant quelques poules ou
autres animaux. Le bolchevik de la première heure Grigori Zinoviev critiquait
dès 1924 le fait que l’«on aime parfois chez nous qualifier de koulak tout
paysan qui a de quoi manger».
Évidemment, Zinoviev finit par être arrêté et
fusillé, lors de la Grande Terreur, le 25 août 1936. Mais pourquoi donc faire
des «koulaks» des ennemis du peuple? C’est que le Parti désirait collectiviser
tout le secteur agricole. Commencée sous Lénine, cette opération s’accéléra
sous Staline avec un plan sur cinq ans (1928-32). On expropria massivement les
paysans propriétaires, y compris les tout petits qui donnaient dans
l’agriculture de subsistance. Cinq millions de personnes furent ainsi dépossédées
de tous leurs biens, déportées, emprisonnées, envoyées dans des camps ou
simplement exterminées. Au moins 10% d’entre elles périront, soit 500 000
personnes au bas mot. https://fr.wikipedia.org/wiki/Koulak
Fiche de prisonnier de Zinoviev |
Paysans mourant dans les rues... |
Staline dira à
Winston Churchill que cette famine fut «un combat terrible. C’était horrible
(…), mais absolument nécessaire» (Voir Simon Sebag Montefiore, Le cour du tsar
rouge; Éditions Perrin / Tempus, tome 1, chapitre 6 : Des trains bondés de
cadavres). Cette politique monstrueuse avait été testée dès 1921-22, donc sous
le «gentil» Lénine : les réquisitions de denrées, la collectivisation
forcée (et menée de manière incompétente), la volonté de casser les résistances
en affamant, cela doublée de sécheresses, avaient alors mis en famine 20
millions de personnes et causé plus d’un million de morts. Après la Deuxième
Guerre mondiale, une autre famine toucha le pays, à nouveau en raison de
réquisitions massives de denrées, qui fera au moins un million de morts –
chiffre à nouveau sous-estimé parce qu’il n’inclut notamment pas les enfants.
«Camarade! Adhère à ton kolkhoze!» |
Citadin
toute sa vie et résident de Moscou, que pouvait savoir Miaskovsky au sujet des
kolkhozes au moment où il commence à composer sa Symphonie #12? Il savait ce
que les médias, ou plutôt l’unique agence de presse nationale, voulait bien
dire. Il pensait donc qu’il y avait quelques koulaks dans le pays, de grands
propriétaires qui exploitaient leur main d’œuvre, que ces koulaks avaient été
expropriés et que des fermes collectives avaient été créées, qu’elles avaient
enfin apporté la liberté aux paysans et qu’elles étaient très productives. Tout
cela pouvait plaire à qui, comme Miaskovsky, était de tendance
sociale-démocrate. Évidemment, les détails sordides demeuraient cachés à
l’ensemble de la population, sauf à quelques personnes… et aux paysans
affectés! Alors, pour souligner le 15e anniversaire de la
Révolution, Miaskovsky compose cette Symphonie en l’honneur des kolkhozes. La
partition d’origine en fait mention. Ses trois mouvements représenteraient la
dure vie des paysans avant la Révolution, leur lutte pour leur libération des
koulaks, et la vie rurale magnifique d’après la collectivisation.
Bon, je suis perplexe devant ce genre de «programme» passe-partout qu’une musique instrumentale ne peut exprimer de manière explicite et précise : à ce compte-là, on pourrait faire de la Symphonie #5 de Beethoven une symphonie annonçant la lutte des classes et le triomphe du marxisme! De plus, le premier mouvement contient des passages joyeux et dansants : que viennent-ils faire là?! La première de la Symphonie eut lieu le 1er juillet 1932 : l’orchestre du Bolchoï était dirigé par le chef britannique Albert Coates – fils d’un homme d’affaires globe-trotter, Coates était né à Saint-Pétersbourg et avait fait ses études en Russie. Aux répétitions, Miaskovsky fut agacé par les libertés que se donna le chef – Coates se permit de modifier les tempos! Pris d’une providentielle grippe, Miaskovsky n’assista pas au concert. Sa Symphonie fut assez froidement reçue, mais ce n’était pas que de la faute du chef. Miaskovsky reconnut qu’elle avait «le souffle court», et il la révisa avant que la partition ne soit publiée. Dans cette révision, il a aussi supprimé la référence aux kolkhozes de même que les éléments programmatiques. Elle était devenue une pièce de musique pure! Il n’est pas du tout impossible que quelqu’un ait informé Miaskovsky de ce qui se passait réellement dans les campagnes soviétiques et qu’il en eut honte. Aussitôt, il se mit à composer sa Symphonie #13, sa plus sombre, âpre et énigmatique, qui semble prendre grande distance avec la 12e (voir l’article précédent). Quoiqu’il en soit, elle n’est pas vilaine du tout, mais elle ne compte pas non plus parmi les grandes réussites du compositeur.
Affiche de propagande pour la collectivisation de l'agriculture |
Bon, je suis perplexe devant ce genre de «programme» passe-partout qu’une musique instrumentale ne peut exprimer de manière explicite et précise : à ce compte-là, on pourrait faire de la Symphonie #5 de Beethoven une symphonie annonçant la lutte des classes et le triomphe du marxisme! De plus, le premier mouvement contient des passages joyeux et dansants : que viennent-ils faire là?! La première de la Symphonie eut lieu le 1er juillet 1932 : l’orchestre du Bolchoï était dirigé par le chef britannique Albert Coates – fils d’un homme d’affaires globe-trotter, Coates était né à Saint-Pétersbourg et avait fait ses études en Russie. Aux répétitions, Miaskovsky fut agacé par les libertés que se donna le chef – Coates se permit de modifier les tempos! Pris d’une providentielle grippe, Miaskovsky n’assista pas au concert. Sa Symphonie fut assez froidement reçue, mais ce n’était pas que de la faute du chef. Miaskovsky reconnut qu’elle avait «le souffle court», et il la révisa avant que la partition ne soit publiée. Dans cette révision, il a aussi supprimé la référence aux kolkhozes de même que les éléments programmatiques. Elle était devenue une pièce de musique pure! Il n’est pas du tout impossible que quelqu’un ait informé Miaskovsky de ce qui se passait réellement dans les campagnes soviétiques et qu’il en eut honte. Aussitôt, il se mit à composer sa Symphonie #13, sa plus sombre, âpre et énigmatique, qui semble prendre grande distance avec la 12e (voir l’article précédent). Quoiqu’il en soit, elle n’est pas vilaine du tout, mais elle ne compte pas non plus parmi les grandes réussites du compositeur.
La
Symphonie #16 ne pose pas de dilemme moral. La partition porte une dédicace à
l’Orchestre philharmonique de Moscou, mais elle est en fait un hommage à
l’aviation russe. Son dernier mouvement utilise un des Chants de l’aviation
soviétique que Miaskovsky avait composé en 1931 (sans leur donner un numéro
d’opus). Le compositeur a toutefois précisé que cette Symphonie n’était pas de
la «musique à programme» - peut-être ne voulait-il pas répéter son erreur de la
Symphonie #12. Ce n’est pas non plus une œuvre de propagande : ingénieur
militaire, Miaskovsky avait servi dans l’armée jusqu’en 1921 (et jusque sur le
front en Autriche lors de la Première Guerre mondiale), et il conservera
plusieurs amis dans ce milieu – voir à ce sujet l’article précédent. Il ne pouvait
pas le savoir en 1935-36 lorsqu’il composa sa Symphonie, mais l’aviation
soviétique allait devoir s’illustrer quelques années plus tard avec l’entrée en
guerre du pays contre les forces allemandes.
En
1934, la firme Tupolev avait terminé la construction d’un avion géant, le
Tupolev Ant-20. Pesant plus de 30 tonnes et muni de huit moteurs (!), c’était
le plus gros avion jamais conçu. Baptisé Maxime Gorki, l’appareil était utilisé
à des fins de transport (48 passagers dans un intérieur confortable) et de
propagande pour démontrer le génie technologique soviétique – l’appareil
possédait des technologies de communication de pointe. L’avion volait bien,
mais à vitesse modeste (220 km/h). L’écrivain Antoine de Saint-Exupéry avait
participé à l’un de ses vols d’essai. Le 18 mai 1935, l’appareil fit un vol de
démonstration au-dessus de Moscou, escortés par deux avions militaires.
L’événement fut filmé pour le cinéma et, apparemment, le cinéaste avait demandé
à ce que l’un des avions d’escorte fasse quelques acrobaties aériennes,
histoire d’avoir des images plus spectaculaires. Mais le pilote fit une fausse
manœuvre et son appareil heurta l’aile droite du Maxime Gorki. L’avion géant
est parvenu à voler une dizaine de secondes avant de se désintégrer et de
s’écraser dans un secteur heureusement peu habité : les 38 passagers et
les 11 membres de l’équipage périrent. Un autre modèle, un peu plus petit et
doté de six moteurs, a été construit, mais il s’est écrasé à son tour le 14
décembre 1941, ce qui mit un terme à ce programme aérien.
Vers
la fin du Finale de la Symphonie #16, une montée sonore mène à un crash
percutant suivi d’un second une dizaine de secondes plus tard, traduction
musicale de la tragédie du Maxime Gorki : le heurt puis l’écrasement. Le
premier mouvement de la Symphonie est plein de vaillance qui possède élan et
éclat. En l’écoutant, il est presque impossible de ne pas songer aux musiques
de John Williams pour la série de films Star Wars! La musique symphonique
d’Europe de l’Est a énormément inspiré la musique de films états-uniens. Ce
n’est pas un hasard : avec la Révolution communiste et la Deuxième Guerre
mondiale, de nombreux compositeurs de ces pays avaient émigré aux États-Unis et
fait carrière dans l’industrie cinématographique, en lui imprimant leur style
musical. Par exemple : la Marche impériale de Star Wars est très proche de
la Marche de l’opéra L’Amour des trois oranges de Prokofiev :
John Williams : https://www.youtube.com/watch?v=YMvcCfs8mf8
Serge
Prokofiev: https://www.youtube.com/watch?v=-Ur8dHVxByE
Mais
ce que j’adore dans ce premier mouvement est l’épisode où les cuivres en
sourdines jouent un choral sur un contrepoint vigoureux des cordes basses. Le
second mouvement que Prokofiev admirait tout particulièrement est d’un grand
charme mélodique. Mais il utilise aussi un contrepoint subtil et piquant qui
fait passer de courts motifs d’un instrument à l’autre. Le magnifique troisième
mouvement est comme une procession, une haie d’honneur avec de puissants
sommets sonores. Le petit défaut de cette Symphonie réside dans un déséquilibre
des tempos : seul le premier mouvement est véritablement rapide, suivi de
trois mouvements plus longs de tempos modérés ou lent. Mais l’œuvre demeure
captivante.
La
Symphonie #22, dite Symphonie-Ballade, est la moins ouvertement «politique» du
groupe. Mais elle reflète néanmoins les événements tragiques de l’époque, car
elle aurait été la toute première Symphonie composée après l’entrée en guerre
de l’URSS. Ses trois mouvements sont enchaînés en un long fleuve de près de 40
minutes. C’est l’une des plus fluides et chaleureuses de Miaskovsky, une œuvre
d’une grande noblesse qui évite les descriptions de la guerre tout en diffusant
une atmosphère solennelle où l’avenir du pays est en jeu. Son intensité
constante se pare d’un riche contrepoint. Aucune caricature, aucun grotesque
pour railler l’ennemi, mais plutôt une infinie compassion face à la souffrance
des gens – une souffrance qu’avait expérimenté Miaskovsky dans tout son être
lors du précédent conflit mondial et qu’il voyait revenir en force.
L’URSS
avait été complètement prise par surprise lorsque les troupes allemandes l’ont
envahi le 22 juin 1941 avec l’opération Barbarossa, une attaque massive sur un
large front. Hitler avait de grands projets en Russie. Dans un premier temps,
il voulait la pousser à la famine pour assurer sa reddition. Ensuite, il
envisageait de déporter des masses de gens au plus profond de la Sibérie :
l’idée était d’épurer le pays des peuples slaves qu’il considérait comme
«inférieurs». On peut deviner qu’il aurait créé là comme ailleurs des camps de
la mort avec chambres à gaz et fours. Finalement, il aurait établi d’innombrables
colons dans les villes afin de les germaniser et bâtir une «Russie aryenne». Se
faisant, il se serait emparé des richesses naturelles du pays, de même que de
son industrie lourde. Il en serait alors ressortir plus fort que jamais,
peut-être même invincible. https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Barbarossa
L’Allemagne
avait déjà conquis dix pays avant d’entrer en Russie. Staline et son équipe
auraient donc dû se douter que viendrait tôt ou tard le tour de l’URSS. Mais
ils ne se sont pas méfiés. Pourquoi? C’est que le 23 août 1939 à Moscou, les
ministres des affaires étrangères de l’Allemagne nazie, Joachim von Ribbentrop,
et de l’URSS, Vlatcheslav Molotov avaient signés, en présence de Staline, un
ensemble de traités diplomatiques et militaires. Parmi ceux-ci, il y avait un
pacte de non-agression mutuelle. Entre autres choses, l’Allemagne donnait sa
parole qu’elle n’attaquerait pas l’URSS; en retour, cette dernière lui vendait
diverses ressources (notamment pour la fabrication d’armement) et fermait les
yeux sur ce que les nazis commettaient là où ils s’installaient.
Pour
Staline et Molotov, ce pacte mettait l’URSS à l’abri. Ont-ils été dupes? Des
années plus tard, Molotov affirmera que non et que cette entente avait permis à
l’URSS de gagner du temps : en 1939, l’Allemagne n’aurait fait qu’une
bouchée de ce pays affaibli par famines, purges, déportations de populations et
autres exactions; un pays ayant aussi un sérieux retard technologique sur
l’Allemagne. C’est probablement vrai.
Reste que lorsque les Allemands
envahissent la Russie, les autorités ont tardé à réagir. Pendant quelques
heures, l’ordre était donné de ne rien faire, car on croyait qu’il ne
s’agissait que d’actes isolés d’«agents provocateurs» cherchant à brouiller les
deux puissances. Les Allemands ont pu profiter de ces heures pour avancer sans
résistance. Lorsqu’il a bien fallu se rendre à l’évidence, Staline, réfugié
dans sa datcha, était en état de stupeur et tétanisé. C’est donc Molotov qui a
annoncé le début de la guerre à la radio d’État. Remué par ses proches, Staline
s’adressa finalement à la nation en exhortant tout le peuple à se joindre à la
grande Guerre patriotique. Forcé par la gravité des événements, il s’est révélé
comme un véritable chef d’État, non plus un chef de clan, et il parvint à
rassembler le peuple. Pilant sur son orgueil, Staline demanda, et obtint, jusqu’à
l’appui de l’Église orthodoxe.
Opération Barbarossa, juin 1939 |
La
petite effrontée
Symphonie
#14, en do majeur (opus 37; 1933). En cinq mouvements. 1. Allegro giocoso / 2.
Andante quasi allegretto / 3. Quasi presto / 4. Andante sostenuto / 5. Allegro
con fuoco. Durée approximative : 37 minutes.
Ouf!
Un peu de détente avec la Symphonie #14! Miaskovsky ne pouvait pas l’entrevoir
alors, mais cette Symphonie occupe exactement le centre de son œuvre
symphonique : 13 Symphonies avant, et 13 Symphonies après. Surtout, elle
possède des traits atypiques. C’est la seule en cinq mouvements – le mouvement
lent est en quatrième place. C’est aussi la seule où dominent nettement les
tempos rapides. Cette musique à la fois légère et robuste semble inspirée de
musiques populaires – cette influence pourrait provenir ici de la musique
traditionnelle du Kazakhstan. Mais les moments poétiques ne font pas défaut :
le premier mouvement se termine paisiblement; le second commence et s’achève
sur une section plus lente – avec une mélodie délicieusement étrange de la
clarinette… Cette Symphonie annonçait le groupe suivant :
Groupe
5. La trilogie de la joie
Symphonie
#18, en do majeur (opus 42; 1937). En trois mouvements. 1. Allegro risoluto /
2. Lento non troppo – Andante narrante / 3. Allegro giocoso. Durée
approximative : 24 minutes.
Symphonie
#19, en mi bémol majeur. Pour orchestre d’harmonie (opus 46; 1939). En quatre
mouvements. 1. Maestoso –
Allegro risoluto / 2. Moderato / 3. Andante serioso / 4. Vivo. Durée
approximative : 24 minutes.
Symphonie
#20, en mi majeur (opus 50; 1940). En trois mouvements. 1. Allegro con spirito
/ 2. Adagio / 3. Allegro inquieto. Durée
approximative : 27 minutes.
Igor Stravinsky, par Jacques Émile Blanche |
La
Symphonie #18 porte une dédicace pour le 20e anniversaire de la
Révolution d’Octobre, mais elle n’a aucun contenu politique : c’est juste
une superbe petite Symphonie en do majeur! Un aspect est bien typique de
Miaskovsky : le sublime mouvement lent central en est non seulement le
cœur, mais il dure à lui seul aussi longtemps que les deux mouvements rapides
qui l’encadrent mis ensemble! C’est peut-être le mouvement lent le plus serein
du compositeur, et cette atmosphère n’est pas perturbée par ses envolées
soutenues. Le premier mouvement est joyeux, avec un deuxième thème superbe
soutenu paradoxalement par un vigoureux contrepoint des cordes basses – un peu
comme dans le mouvement initial de la Symphonie #16. Le Finale est basé sur une
mélodie qui sonne un peu asiatique. Un ami de l’Armée rouge a transcrit cette
Symphonie pour orchestre d’harmonie (donc sans les cordes). Miaskovsky a été si
enchanté de cet arrangement qu’il a décidé d’écrire la Symphonie suivante pour
un tel orchestre. Cette Symphonie #19 est ainsi la seule des 27 à être conçue pour
un ensemble autre que l’orchestre symphonique, et c’est la plus brève des
Symphonies en plusieurs mouvements de Miaskovsky. Le premier mouvement est
pimpant à souhait, de même que le Finale qui offre toutefois quelques oasis
paisibles. Le miracle se trouve cependant au centre, avec deux mouvements d’une
poésie extraordinaire. Le second mouvement est une valse surréaliste, à la fois
triste et heureuse, traversée de quelques nuages d’inquiétudes. Jean Cocteau
avait appelé les compositeurs à délaisser la «caresse des cordes» pour leur
préférer les instruments à vent en «un orphéon chargé de rêves». Miaskovsky
réalise pleinement ce souhait dans cette pièce magique. Comme celui de la 18e,
le mouvement lent est serein et noble, avec des inflexions mélodiques de toute
beauté. De cette Symphonie, j’ai entendu une version sur disque d’une lenteur
épouvantable! Evgueni Svetlanov est, pour le moment, son meilleur interprète
qui joue tout autant la carte de la joie que celle de la poésie.
La
Symphonie #20 est le digne couronnement de cette Trilogie. C’est la plus riche
et complexe des trois, celle où le contrepoint est le plus travaillé, celle
aussi où l’inquiétude se fait présente. Le dernier mouvement porte d’ailleurs
l’indication Allegro inquieto, mais elle pourrait tout autant s’appliquer au
premier mouvement, avec son thème sinueux et ses harmonies ambiguës. Dans
chacun des mouvements se trouvent davantage de ces puissantes gradations
typiques de Miaskovsky que dans les deux Symphonies précédentes. Le Finale est
le point culminant de l’œuvre et l’un des plus beaux Finale du compositeur. Son
thème initial est accrocheur : d’abord chuchoté, il révèle rapidement son
énergie. Ce Finale culmine dans deux sommets résonnant comme un carillon, avec
une mélodie inoubliable des cordes qui vont en decrescendo. La puissante
conclusion fait resplendir le thème du mouvement lent – et à nouveau, John
Williams n’est pas loin!
Groupe
6. Vers Noël
Symphonie
#23, en la mineur : Symphonie-Suite (opus 56; 1941). En trois mouvements. 1.
Lento – Allegro alla marcia - Lento / 2. Andante molto sostenuto / 3. Allegro
vivace. Durée approximative : 33
minutes.
Symphonie
#24, en fa mineur (opus 63; 1943). En trois mouvements. 1. Allegro deciso / 2.
Molto sostenuto / 3. Allegro appassionato.
Durée approximative : 39 minutes.
Symphonie
#25, en ré bémol majeur (opus 69; 1945-46). En trois mouvements. 1. Adagio -
Andante / 2. Moderato / 3. Allegro impetuoso.
Durée approximative : 35 minutes.
Symphonie
#26, en do majeur (opus 79; 1948). En trois mouvements. 1. Andante sostenuto -
Allegro / 2. Andante quasi lento / 3. Adagio – Allegro maestoso. Durée approximative : 42 minutes.
Symphonie
#27, en do mineur (opus 85; 1949). En trois mouvements. 1. Adagio – Allegro
animato / 2. Adagio / 3. Presto ma non troppo.
Durée approximative : 35 minutes.
Il
y a les «derniers Quatuors» de Beethoven, il y a les «dernières Symphonies» de
Miaskovsky! Ces cinq Symphonies montrent le compositeur au sommet de son art.
Le contrepoint est d’une fluidité complète; la légèreté devient quintessence,
sans diminuer la force, bien au contraire.
La
Symphonie #23, dite Symphonie-Suite, a été rapidement écrite en décembre 1941
dans des conditions particulières. Avec l’avancée des troupes allemandes, le
gouvernement de Staline a décidé d’évacuer les artistes vers des régions plus
sûres. Le Camarade Joseph était capable de bon sens, à l’occasion : pour
lui, les artistes ne devaient pas prendre part active aux combats, mais plutôt
continuer de créer pour soutenir le pays dans sa lutte. Ainsi, Miaskovsky et
quelques autres dont son ami Serge Prokofiev se sont trouvés réfugiés à
Naltchik, la jolie petite capitale de la république de Kabardino-Balkarie, dans
le nord du Caucase. La région est superbe, avec ses montagnes et sa nature
sauvage que Miaskovsky découvre en faisant de longues excursions. Il écoute
aussi la musique de la région et en recueille des mélodies qui forment le
matériau de la 23e Symphonie. Certains prétendent que Miaskovsky
aurait ainsi donné dans le «réalisme socialiste», mais l’impulsion vient plutôt
de l’immersion du musicien dans cette culture bien différente : il vivait
là et ses antennes ont capté une part de cette contrée. Je pense bien que le
dernier de ses soucis était le «réalisme socialiste»!
Drapeau de la Kabardino-Balkarie |
Mais
les Allemands progressent. Miaskovsky est évacué à Tbilissi en Géorgie, puis
transféré à Frunze (qui retrouvera son nom d’origine, Bichkek, à la chute du
communisme), la capitale du Kirghizistan, où il vivra dans des conditions
matérielles difficiles.
Lorsqu’en
1943 l’Armée rouge délogera les Allemands de la république de
Kabardino-Balkarie, Staline fit ce qu’il fit ailleurs après ses victoires :
il déporta une grande partie de la population balkare ici et là en URSS, car
coupable à ses yeux de collaboration avec l’ennemi. Pour Joseph, un bon citoyen
n’avait qu’une seule option en temps de guerre : se battre, et il punira
durement les populations qui ne l’avaient pas fait.
En
décembre 1941, les Allemands cherchent à prendre Moscou. Mais ils se font
surprendre et par la résistance étonnante des Soviétiques et par un froid
polaire auquel ils ne sont pas préparés (-20 degrés au plus «chaud», avec des
descentes jusqu’à -50!). Ils doivent retraiter en essuyant de lourdes pertes.
Ailleurs encore en URSS, ils n’arrivent pas à cumuler de victoires
significatives. Miaskovsky put ainsi rentrer à Moscou à la fin de 1942.
Quelques mois plus tôt, à Frunze, il avait appris le décès de son ami, le
musicologue Vladimir Derzhanovsky. C’est à sa mémoire qu’il dédiera la
Symphonie #24. Cette œuvre est de celles qui méritent de nombreuses réécoutes.
Elle commence directement en Allegro avec une fanfare étrange des cuivres. Sur
une note grave répétée s’avance un thème sinueux, qui enchaînera une mélodie hymnique.
Ces éléments sont imbriqués dans des développements variés et un climat de
sourde inquiétude. La note répétée fatidique hante la conclusion où résonnent
des accords tenus en forte – decrescendo se tuilant les uns les autres en une
mélodie de timbres. L’extraordinaire mouvement lent débute calmement avec la
clarinette à nu; sur une oscillation des cordes, flûte puis clarinette basse
énonce leur mélodie. Les cordes, chaleureuses, entonne un thème sublime et
richement harmonisé sur lequel Miaskovsky construit un très long crescendo
faisant vibrer tout l’orchestre. Le calme revient, mais aussitôt une deuxième
puissante gradation sonore surpasse la précédente – on n’en croit pas nos
oreilles! «Le Ciel s’ouvre», littéralement. Vraiment très peu de compositeurs
sont capables d’une telle grandeur! La conclusion apaisée en majeur fait à son
tour entendre des accords tenus se tuilant les uns les autres. Tout au long de
la Symphonie, le contrepoint est superbement ouvragé, mais il culmine dans le
Finale : son thème presque expressionniste donne lieu à un incroyable
enchevêtrement polyphoniques d’imitations et de fugues. Quelle musique! La
conclusion, en majeur, fait entendre les mêmes fondus harmoniques de la fin du
premier mouvement, et la musique s’éteint dans le silence.
Saint Basile de Moscou: il était un «fou de Dieu» |
La Symphonie #25, dans la très rare tonalité de ré bémol majeur, a été composée à Moscou après la fin de la guerre. Sur le coup, Miaskovsky en a été un peu insatisfait et il l’a retouchée avant que la partition ne soit publiée. Le premier mouvement est un vaste mouvement lent (Adagio – Andante) qui nait des profondeurs aux bois (dont la clarinette basse). Un incroyable thème harmonique aux cordes prend le relais, qui semble suivre le rythme de la respiration. Le développement est varié et chaleureux, qui rend incandescent le thème des cordes. La coda est embrumée et bifurque en mode mineur. Le bref Moderato qui suit est comme un Intermezzo inconfortable, sur un thème sinueux souvent traité en contrepoint. Le Finale est impétueux et impose un tempo rapide pour la première fois en cette Symphonie. Mais il est dominé par un de ces thèmes hymniques caractéristiques des dernières Symphonies. Là encore, les épisodes sont variés qui alternent agitation et calme, en portant la musique vers un grand sommet rayonnant. La conclusion est paisible, mais avec une intensité expressive contenue. Une grande montée mène à un carillon des cuivres et des timbales sur un crescendo de cymbale suspendue. L’œuvre aurait pu se conclure ainsi mais, soudainement, la force sonore décroit pour poser la fin en douceur, un effet superbe – qui coupe court à des applaudissements intempestifs du public!
J’avais
raconté qu’avec cinq autres compositeurs, Miaskovsky avait été condamné pour
ses «tendances formalistes et antipopulaires» lors du congrès du Parti
communiste tenu en janvier 1948, cela alors que quelques mois plus tôt il avait
reçu la médaille d’Artiste du peuple! Contrairement à ses cinq collègues,
Miaskovsky avait refusé de confesser ses «fautes» et de s’amender publiquement,
bien que les officiers du Parti le lui aient exigé.
La
Symphonie #26 fait suite à ces événements. C’est comme si Miaskovsky avait
dit : «Vous voulez des œuvres inspirées de musique populaires russes?
Alors, en voici une!». Cette Symphonie emprunte effectivement des mélodies
populaires. Sauf que… Sauf qu’il s’agit ici de cantiques populaires de Noël,
une fête religieuse! Il s’agit d’une Symphonie ouvertement spirituelle dans un
régime prônant un athéisme complet et persécutant la religion! Elle fut d’ailleurs
créée en concert quelques jours avant Noël, en décembre 1948. Les critiques
furent alors placés face à un dilemme : d’une part, ils devaient en
reconnaître l’aspect «populaire» mais, d’autre part, ils ne pouvaient pas en
souligner la portée spirituelle. Miaskovsky a dû bien rire dans sa barbe! Ils
optèrent donc pour reprocher à la Symphonie d’être «cafardeuse»! La partition
des Symphonies de Miaskovsky avait toujours été éditée rapidement après la
création de l’œuvre mais, significativement, la Symphonie #26 dut attendre six
ans avant d’être publiée en 1954, soit quatre ans après le décès du compositeur
et trois ans après la publication de la Symphonie #27. C’était une noix dure à
craquer. Et pourtant, il s’agit d’une superbe Symphonie de Noël – elle pourrait
être jouée sous ce titre. Le fait qu’elle emprunte à des musiques populaires,
sa transparence, son harmonie épurée, son climat d’abord contemplatif et la
forme originale de son premier mouvement sont des éléments qui la rapprochent
de la Symphonie #23. Il y a ici une atmosphère hivernale poétique, avec de la
force toutefois; mais cette force adopte un ton cérémoniel, souvent recueilli,
comme une procession vers la crèche, avec les bergers, les mages et l’étoile.
Le premier mouvement est lent mais entrecoupé de trois sections rapides et
couronné d’une conclusion elle aussi rapide. Le second mouvement retrouve un
ton contemplatif, mais le tempo s’accélère progressivement au fil de variations
toujours plus festives et joyeuses. Après un grand sommet, le dernier tiers du
mouvement revient et développe l’atmosphère du début. Le Finale offre la même
diversité de tempo, mais c’est celui qui évoque le plus une procession, une
marche, un cheminement vers Noël et une conclusion rayonnante – pas du tout
«cafardeuse»!
À la fin de sa vie, Miaskovsky boucle les boucles |
Pour
écouter la Symphonie #27, dirigée par Evgueni Svetlanov – personne n’a fait
mieux :
Suite,
fin et au-delà…
Leonid Brejnev |
Après
son décès, Miaskovsky reçut un Prix Staline pour sa dernière Symphonie,
conjointement avec son dernier Quatuor. Homme secret, il avait pris soin de
détruire son journal intime : le mystère demeurera, alors que l’œuvre
musicale demeure. Joseph Staline lui survivra quelques temps, jusqu’à son décès
le 5 mars 1953. Sur son lit de mort, Staline se réconforta en écoutant un
Concerto pour piano de Mozart interprété par sa chère ennemie Maria Youdina! Peu
avant son décès, Staline était retombé dans ses mauvaises habitudes de chef de
clan, et il préparait une nouvelle purge, suscitant le mépris de plus en plus
ouvert de ses proches collaborateurs qui auraient voulu faire évoluer le
communisme vers la social-démocratie. Lui qui n’avait pas été un tendre, Nikita
Khrouchtchev, son successeur, fit connaître certains crimes de Staline et
amorça une très timide libéralisation du régime.
Ce ne fut pas du tout au goût de la vieille garde qui le força à démissionner en 1964, pour le remplacer par Leonid Brejnev, un fidèle stalinien à l’ego surdimensionné doublé d’un dirigeant incompétent aux politiques qui accélérèrent l’usure du régime. Ses deux éphémères successeurs donnèrent ensuite l’impression d’une gérontocratie à bout de souffle. En 1985, le Parti risqua le tout pour le tout en nommant Mikhaïl Gorbatchev à la tête du pays. Âgé de 54 ans, Gorbatchev chercha à rénover le Parti et le système en lui donnant plus de transparence et en l’orientant vers la social-démocratie. Alors qu’à l’Ouest «Gorby» devenait une vedette charismatique, les citoyens de son pays s’en méfiaient. De toute façon, ce fut trop peu trop tard avec, de plus, la gestion désastreuse de l’accident nucléaire de Tchernobyl : la population ne suivait plus et exigeait du vrai changement.
Malgré la tentative désespérée de quelques hauts gradés de resserrer l’étau, le régime communiste tomba en 1991. La population eut alors droit à un vrai changement : du jour au lendemain, le pays passa au libéralisme économique total, et l’État coupa à peu près tous les programmes sociaux sous les applaudissements enthousiastes de l’Occident! Une petite minorité s’enrichit grassement et sans effort en mettant la main sur d’anciennes sociétés d’État pour une bouchée de pain (y compris dans des domaines sensibles tels les ressources naturelles). En un instant, les personnes âgées, les handicapés (10% de la population), les vétérans de guerre et d’autres groupes encore se sont vus privés de ressource et réduits à la misère. Les mendiants envahirent les rues pendant que de nouvelles mafias s’appropriaient la richesse du pays. L’Occident ne cessait d’applaudir, et certains politiciens étrangers riaient presque ouvertement de la débâcle de l’ancienne puissance rivale.
Puis, le 7 mai 2000, Vladimir Poutine remportait les élections présidentielles de la Fédération de Russie.
Ce ne fut pas du tout au goût de la vieille garde qui le força à démissionner en 1964, pour le remplacer par Leonid Brejnev, un fidèle stalinien à l’ego surdimensionné doublé d’un dirigeant incompétent aux politiques qui accélérèrent l’usure du régime. Ses deux éphémères successeurs donnèrent ensuite l’impression d’une gérontocratie à bout de souffle. En 1985, le Parti risqua le tout pour le tout en nommant Mikhaïl Gorbatchev à la tête du pays. Âgé de 54 ans, Gorbatchev chercha à rénover le Parti et le système en lui donnant plus de transparence et en l’orientant vers la social-démocratie. Alors qu’à l’Ouest «Gorby» devenait une vedette charismatique, les citoyens de son pays s’en méfiaient. De toute façon, ce fut trop peu trop tard avec, de plus, la gestion désastreuse de l’accident nucléaire de Tchernobyl : la population ne suivait plus et exigeait du vrai changement.
Malgré la tentative désespérée de quelques hauts gradés de resserrer l’étau, le régime communiste tomba en 1991. La population eut alors droit à un vrai changement : du jour au lendemain, le pays passa au libéralisme économique total, et l’État coupa à peu près tous les programmes sociaux sous les applaudissements enthousiastes de l’Occident! Une petite minorité s’enrichit grassement et sans effort en mettant la main sur d’anciennes sociétés d’État pour une bouchée de pain (y compris dans des domaines sensibles tels les ressources naturelles). En un instant, les personnes âgées, les handicapés (10% de la population), les vétérans de guerre et d’autres groupes encore se sont vus privés de ressource et réduits à la misère. Les mendiants envahirent les rues pendant que de nouvelles mafias s’appropriaient la richesse du pays. L’Occident ne cessait d’applaudir, et certains politiciens étrangers riaient presque ouvertement de la débâcle de l’ancienne puissance rivale.
Puis, le 7 mai 2000, Vladimir Poutine remportait les élections présidentielles de la Fédération de Russie.
Au
disque
Édition Warner de l'Intégrale Svetlanov |
Édition Alto de la même Intégrale. |
Comparée
aux quelques sept intégrales des Symphonies de Prokofiev et de la dizaine
d’intégrales de celles de Chostakovitch, c’est dire qu’il y a de la place pour
de nouvelles versions! Des disques présentent telle ou telle symphonie dirigées
par d’autres chefs. Les résultats sont très inégaux. Les interprétations
d’Alexander Titov et d’Edward Downes sont toujours excellentes. Celle de la
Symphonie #6 dans sa version avec chœur dirigée par Neeme Jarvi l’est aussi. À
part quelques autres réussites isolées, la plupart de ce qui reste est à juger
à la pièce mais, plus souvent qu’autrement, c’est lent et morne…
Sources des illustrations: Wikipédia (Domaine public, PD-US), site commerciaux pour les disques et livres suggérés.
Sources des illustrations: Wikipédia (Domaine public, PD-US), site commerciaux pour les disques et livres suggérés.