MUSIQUE (Composition et histoire), AUTISME, NATURE VS CULTURE: Bienvenue dans mon monde et mon porte-folio numérique!



vendredi 1 décembre 2023

PAPA FÊTE SES 95 ANS!

Mon père, Robert, en 2010

Papa fête ses 95 ans!
Un hommage filial.

Cela se fête! Pensez-y : 95 ans! Sans problèmes importants de santé. À 90 ans, Robert, mon père, disait se trouver «un petit peu vieux» el, cinq ans plus tard, il est autonome, vit chez lui (dans un petit immeuble que mes parents ont fait construire en 1995), il va au cinéma, au concert, visite des expositions, et il possède toujours son permis de conduire – il ne fait que de courtes distances, mais tout de même! Je lui souhaite un joyeux anniversaire!

1. Un père d'exception
2. Une touche artistique
3. Comme un écrivain russe
4. Ma branche irlandaise

Un père d’exception

Papa et les quatre enfants, juillet 1965.
Je suis à droite!


Ce fut un père merveilleux, dévoué et présent; c’est un grand ami, un confident, un soutien constant. Je n’ai pas assez de mercis pour tout ce qu’il m’a donné. Alors, je lui rends hommage en cet article, avec quelques incursions historiques sur la branche paternelle de ma famille.

Dans ma vie quotidienne, il me semble que je suis Monsieur Malchance. Mais par contre, j’ai reçu quelque chose d’infiniment précieux : des parents exceptionnels. Je ne le dis pas par convention : je le dis du fond du cœur parce que c’est tout simplement vrai. Des gens qui avaient vocation d’être parents et dont la première carrière fut d’être parents.

À son décès en 2014, j’avais rendu hommage à ma mère en cet article : https://antoine-ouellette.blogspot.com/2015/01/les-grands-departs-1-francoise.html
Maman et Papa mariés.

Je suis leur enfant aîné, né le 29 octobre 1960. Et imaginez : mes parents ont éduqué, guidé et accompagné un petit garçon autiste (type Asperger) sans l’avoir su et sans aucun service – il n’en existait d’ailleurs pas à l’époque. J’ose dire qu’ils se sont fort bien débrouillés.

Voir l’article sur la «Méthode Ouellette» auprès d’un petit garçon Asperger : https://antoine-ouellette.blogspot.com/2015/12/autisme-pour-les-petits-pour-les-grands.html

Je ne suis pas certain que recevoir un diagnostic d’autisme Asperger en bas âge est toujours une bonne chose, ni pour les parents ni pour l’enfant. En tout cas, mes parents m’ont accepté comme j’étais – si on me dit souvent que «ça ne parait pas», ça paraissait beaucoup plus quand j’étais enfant : tout le monde dans la famille et à l’école savait qu’Antoine était «très différent»! Mes parents me laissaient jouer souvent seul, écouter seul des disques en vinyle looooongtemps, mais ils savaient aussi quand me dire d’aller jouer avec ma sœur Geneviève (née en 1962), mon frère Philippe et ma sœur Catherine (nés en 1964). De toute façon, la petite Geneviève forçait Antoine à jouer avec elle : elle avait beaucoup d’initiative! Et je ne regimbais pas.

Le père de mon père:
Philias - non, il n'aimait
pas son prénom!


J’ai vécu les premières années de ma vie sur l’avenue McDougall à Outremont (qui n’était pas encore alors un arrondissement de Montréal), dans une maison construite par mon grand-père. C’était une maison intergénérationnelle abritant trois générations. Mon grand-père détestait son prénom : Philias! Il est décédé le 25 septembre 1964, un mois avant mes quatre ans. Ce fut assez subi et peut-être la conséquence d’une erreur médicale : peu de semaines avant, Philias avait passé une endoscopie; l’appareil a probablement blessé son œsophage qui s’est rupturé pour causer son décès. Le médecin déclarera n'avoir vu que deux cas de rupture d'œsophage dans toute sa carrière... Malgré mon tout jeune âge, je me souviens clairement de lui – j’ai aussi des souvenirs très nets de la maison d’Outremont, et de son beau jardin arrière, où nous avons habité jusqu'en 1968. C’est Grand-papa qui m’a appris les lettres, bien avant que j’aille à l’école. Il les traçait dans la neige avec une branche – quel beau et efficace moyen pédagogique! Il me semble même me souvenir du scintillement du soleil sur la neige autour des lettres. Grand-papa faisait de grandes promenades avec moi : il m’amenait notamment à la chapelle des Clercs Saint-Viateur où il me faisait allumer des lampions – j’y avais pris goût et Grand-papa a dû faire don d’une bonne petite somme d’argent avec le temps…

Veuf à 57 ans et toujours bel homme, Philias n'aura pas d'autre amour dans sa vie et refusera gentiment les propositions qu'il a reçues. Même chose pour mon père dont un cousin s'était mis en tête de lui trouver une «blonde» et lui en a proposé quelques-unes... 


Une touche artistique

Robert à 14 ans.

Enfant et adolescent, mon père était de santé fragile. Par exemple, une méchante coqueluche lui a fait rater une année scolaire. Philias connaissait très bien le saint Frère André, célèbre thaumaturge et idéateur de l’Oratoire Saint-Joseph (l’un des lieux les plus fréquentés par les touristes à Montréal). Comme il possédait une auto, il conduisait régulièrement le Frère André dans ses tournées de malades. Philias s’était donc ouvert au Frère André de la santé de Robert qui l’inquiétait souvent. La réponse du Frère fut immédiate, catégorique et prophétique : «Ne t’inquiète pas pour Robert : il va vivre très vieux!».
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A8re_Andr%C3%A9_(religieux)

Mon père a commencé le programme d’Études françaises à l’Université de Montréal. Il a même écrit quelques poèmes dont celui-ci a été lu en ondes le 7 mars 1951 par le chansonnier bien connu Raymond Lévesque (l’auteur de la chanson au texte toujours actuel : Quand les hommes vivront d’amour) :

 

Petit pont


Robert à la pipe.
Vers 1950. 
Mon père cessera de fumer 
d'un coup. Ce plaisir qu'il avait
bien apprécié avait fait son temps.
 
C’est un vieux pont de bois.
Flânant au-dessus de la rivière,
Construit pour guider nos pas
D’une rive à l’autre de la terre.

Peint avec la lumière du jour,

Il a fait l’admiration de ceux qui l’entourent.
Les passants qui le croisent depuis toujours
N’ont jamais su ce qu’il portait de lourd.

        C’est un merveilleux petit pont,

        Qu’on a bâti de gros bois ronds.

Lorsque je regarde le passé,

J’ai peur d’avoir abusé,
De t’avoir même maltraité et usé.
Un jour je te récompenserai.

Tu étais un si joli petit pont

Que je te rebâtirai de gros bois ronds
Et te peindrai avec de la lumière
Pour te revoir au-dessus de la rivière.

C’est un merveilleux petit pont

Que j’ai bâti de gros bois ronds.

 
Robert en 1947,
finissant du cours commercial
au Clement College.


Mon père a longtemps pratiqué la musique pour se divertir. Comme j’apprenais la flûte à bec à l’école, il s’y est mis aussi. Il s’est acheté quelques belles flûtes à bec, surtout des altos et des ténors qu’il préférait. Il est ensuite passé à la clarinette et au saxophone! Fait surprenant : mon père avait entendu du tarogato, un instrument d’Europe de l’Est ressemblant à une clarinette lors d’une visite à l’Expo.
Cet instrument l’avait charmé et il avait entrepris des démarches afin d’en acheter un. Le «plus simple» était de faire venir l’instrument depuis un pays d’Europe de l’Est. Or, cette région du monde était alors sous contrôle soviétique. Pas évident! Mais la ténacité payant, mon père finit par avoir son tarogato entre les mains! Il le vendra quelques années plus tard à un musicien, geste qu’il regretta ensuite. Je me souviens un peu du conte de Madame la Lune qu'il nous inventait et nous racontait à l'heure du dodo. Je me souviens surtout de l'émerveillement dans lequel cela me plongeait. 
Je me souviens aussi de bribes d'une chanson qu'il avait inventée sur des paroles sans significations et qui m'amusaient beaucoup. Cela commençait ainsi: Alami alakami alamoncholo


Comme un écrivain russe

Narcisse,
mon arrière-grand-père.
Quelle moustache!!!


Robert a d’abord été couvreur au sein de l’entreprise familiale fondée par son grand-père paternel, Narcisse. Narcisse était illettré et il fit le choix de quitter la campagne pour s’établir en ville, à Montréal où il ouvrit en 1900 son commerce de plomberie, ferblanterie, couverture et ventilation d’immeuble. À tort ou à raison et comme plusieurs de ses contemporains, Narcisse considérait que ses enfants devaient avoir une meilleure éducation et que cela passait par la vie en ville. Cette entreprise a dû avoir bonne réputation puisqu’elle décrocha de gros contrats comme celui d’effectuer la couverture de l’immense Saint-Jean-de-Dieu, hôpital psychiatrique, ville dans la ville – cette institution existe toujours sous le nom d’hôpital Louis-Hyppolite-Lafontaine.

Lorsque son fils Philias s’est joint à l’entreprise, il a aussitôt découvert des anomalies dans les comptes de l’entreprise. Si Narcisse faisait de si longues heures de travail en n’arrivant à se donner qu’un maigre salaire, c’est que son associé le fraudait! Grâce à Philias, cet homme fut démasqué et congédié.

Devanture de l'entreprise
de mon arrière-grand-père
Narcisse, rue Coloniale, Montréal. 


Philias, Laura et les deux enfants (Robert et Françoise) ont vécu dans une belle maison au 665 rue Dollard dans Outremont. Lorsque les ennuis de santé cardiaque de Laura se sont aggravés et que la maison semblait trop lourde à entretenir, la famille a pris logement. Quelques petites années plus tard, ce fut le drame. En plein hiver, lors des plus grands froids, l’immeuble à appartements où elle logeait a été complètement détruit par un violent incendie. Parents et enfants ont dû sauter par une fenêtre pour échapper aux flammes, et les pompiers ont mis plus de deux jours à éteindre ce brasier. Comme presque tout le monde à l’époque, la famille n’avait pas d’assurances et tout fut perdu. 

Ils ont alors loué la maison d’une dame Lavoie au 716 rue Wiseman, dans le même quartier. Comme cette dame âgée voulait casser logement, elle a vendu plusieurs meubles à la famille, entre autres la magnifique horloge grand-père dont j’ai hérité par la suite. Mon père n’avait que 18 ans lorsque Laura, sa mère, est décédée à l’âge de 55 ans le 13 février 1946. Était-ce pour changer de décor, Philias acheta un terrain sur l’avenue McDougall et y fit bâtir une maison, celle de mon enfance. 

Philias, Laura et Robert. Je trouve que Laura avait des mains de musicienne.
Aurais-je hérité de ses longs doigts?

Robert suivit un cours commercial au Clement Business College (la Loi 101 n’existait pas encore…). Puis, il devint courtier d’assurance à son compte, avec un associé. C’était l’époque héroïque où les courtiers d’assurance devaient faire du porte-à-porte pour se trouver des clients. En la dernière partie de sa carrière, Robert sera administrateur.

En couvreur pour l'entreprise
de son grand-père Narcisse.
 

Bon, Outremont passait pour une ville très riche. C’est vrai, mais cette richesse n’était pas uniforme : il y avait des poches de pauvreté à Outremont. La première rencontre entre Françoise (ma future mère) et Robert ne fut pas un coup de foudre, même que… Ils s’étaient vus à une soirée d’amis. Lorsque Robert a dit être d’Outremont, Françoise s’est retournée vers sa sœur en se moquant : «Houlala ma chèèèère! Outremont!». Mais la vie réserve bien des surprises et des revirements! Ils se sont finalement épousés en janvier 1960. Je précise que mes parents n’appartenaient pas à la «haute» mais à la classe moyenne. 

La vie de la famille a été heureuse. Mais il arrive du mauvais temps dans la vie. J’étais jeune adolescent à l’époque et je sentais une tension vive. Mon père n’était pas comme avant, et il travaillait de très et trop longues heures. Quelque chose s’était passé. Par après, je saurai. C’est un notaire qui voyait à placer une partie des économies de mon père. Le monsieur avait très bonne réputation et il était apprécié de tout le monde. Un jour, mon père a reçu un téléphone lui annonçant la mort soudaine du notaire***. Suicide. Le notaire avait fait des placements spéculatifs avec l’argent que ses clients lui avaient confié, et il avait perdu de grosses sommes qu’il lui était impossible de récupérer. Plutôt que d’affronter ses responsabilités et de subir la honte, il décida de s’enlever la vie. C’est dans la stupeur totale que ses clients, dont mon père, ont appris que leur argent s’était évaporé. Personne n’est à l’abri…

Après que la famille ait déménagé dans le quartier de Bordeaux dans le Nord de l’île de Montréal, mon père a porté la barbe – il la porte toujours. Quand nous allions en vacances dans le Nord-Est des États-Unis, il arrivait que des gens l’abordent sur la rue en croyant qu’il était Alexandre Soljenitsyne, l’écrivain russe dissident qui s’était établi à Cavendish au Vermont dans les années 1970 (et qui demeurera là jusqu’à son retour en Russie en 1994). Robert s’est aussi fait quelquefois abordé avec un «Bonjour mon Père!».  

Alexandre Soljenitsyne. Aux États-Unis,
des gens ont abordé mon père en croyant
qu'il était l'écrivain russe! Comparez avec
la première photo: oui, il y a une ressemblance.
Mais mon père est plus souriant! 


 Ma branche irlandaise

Je n'ai pas de photo de mon arrière-arrière-grand-père John Morrin venu d'Irlande.
Mais j'ai celle-ci qui date de 1895 où l'on voit son fils James assis à gauche, qui sera papa de Laura, sur les genoux de sa mère, Laura qui sera maman de mon père. 

La famille de mon grand-père était Québécoise «pure laine». Mais son épouse, ma grand-mère, était Irlandaise. Mon père a d'ailleurs des yeux vert typiques, et j’avoue m’être toujours senti une âme celte. Cette branche familiale irlandaise vient de mon arrière-arrière-grand-père, John Morrin (prononcez Mowrînne). 

Laura Morrin,
ma grand-mère
que je n'ai pas connue.


Il est arrivé adulte au Québec lors de la terrible famine qui a dévasté l’Irlande de 1845 à 1852. Il parlait alors assurément l’anglais, peut-être aussi le gaélique irlandais. Lorsqu’il s’est établi au Québec, il a été des plus heureux d’entendre une autre langue, le français, qu’il a rapidement appris. Entre vivre en anglais ou en français, pas d’hésitation pour John qui détestait les Britanniques! Et pour cause : ce fut le mildiou, un champignon, qui avait ravagé les cultures de patates en Irlande (la patate était l’aliment de base de ce peuple pauvre), mais ce furent les Britanniques qui ont retardé autant que possible l’acheminement de vivres et de secours aux populations : l’objectif était de laisser crever le plus grand nombre de ces sales Irlandais catholiques et rebelles à la Couronne. Ils n’ont pas raté leur coup puisque cette famine en tuera plus d’un million... 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Grande_famine_irlandaise

Donc, John parlera français et s’établira à Berthierville où il épousera Catherine Giroux le 30 avril 1849. Je m’étonne : Berthierville est la petite ville juste de l’autre côté du fleuve Saint-Laurent (ou ici Lac Saint-Pierre), en face de celle où je me suis établi en 2014, Sorel-Tracy.

John aura un fils, James, qui épousera Maria Massé de Grand’Pré en 1886, à Saint-Cuthbert, non loin de Berthierville. À cette époque, le nom de famille a failli devenir Morin, avec un seul «r», mais cela aurait constitué un outrage et la famille a obtenu un ordre de cour pour maintenir Morrin – c’est qu’en Irlande, les Morrin sont Catholiques et les Morin Protestants, ouille! Le couple aura cinq enfants : quatre filles (Bella, Laura, Bertha et Stella) et un garçon, James. Laura épousera Philias le 26 juin 1926 et sera la mère de mon père.

Laura et Philias avec leurs deux enfants: Robert et Françoise. 

De cette génération irlandaise, je n’ai connu que le dernier James. Les filles sont décédées assez jeunes, surtout Bella qui a quitté ce monde à 19 ans, à Saint-Cuthbert, le 5 février 1907. 

Stella Morrin, dont le nom
d'artiste était Jacqueline
de Grand'Pré.
 
Pour sa part, Stella a causé un scandale dans son village : avant même ses 20 ans, elle quittait sa famille au bras d’un imprésario pour se rendre à Paris où elle fera une belle carrière de chansonnière dans les cabarets, sous le nom de Jacqueline de Grand’Pré. Lors de la Deuxième guerre, elle s’établira au Brésil où elle poursuivit sa carrière et où elle investit dans des plantations de café. La guerre terminée, Stella désirait regagner Paris. Mais la loi brésilienne ne lui permettait pas de sortir son argent investi du pays. Un imprésario arrangea les choses et elle put partir pour Paris où une partie de ses investissements lui seront versés annuellement. Malheureusement, elle avait contracté une sévère infection à la gorge qui abîma sa voix, ce qui mit fin à sa carrière de chanteuse. Vers 1960, Stella revint au Québec et retrouva son frère James (qui ne lui a jamais entièrement pardonné sa vie de bohème!). Elle vécut modestement sans toutefois se priver de soirées de cabaret, milieu où elle avait toujours ses entrées – elle était notamment une familière du Faisan doré, l’un des plus célèbres cabarets montréalais de l’époque. 
Elle revit aussi mon père à qui elle donnait le surnom insolite de «Poudoupoudou»! Il ne semble pas qu’elle soit venue chez nous sur McDougall: elle passa les dernières années de sa vie à Ottawa où elle donna des cours de français. Cette femme très cultivée à la mémoire phénoménale décéda le 8 août 1967. J’aurais bien aimé connaître Stella. Je ne sais pas si elle a enregistré des disques – mais on l’entendait chanter en direct à la radio. Si quelqu’un parmi vous possède un disque d’elle, je serais ravi de l’écouter. 

Au Faisan doré, avec Stella (au bout de la table).
Robert est le deuxième à gauche.


*          *          *

Regarder ces photos en noir et blanc ou en sépia, dont certaines datent de la fin du XIXe siècle, ne m'inspire pas de la nostalgie mais plutôt un vertige du Temps. Ce n'est pas le passé que je vois: c'est le présent, le présent vécu par ces gens et qui est le même présent que nous vivons nous aussi. On dirait que ce n'est pas le temps qui passe, mais plutôt nous qui passons dans un éternel présent. Les gens sur ces photos vivaient dans un monde en couleurs, le même monde avec les mêmes couleurs que nous avons nous aussi! Ils éprouvaient des sentiments, les mêmes que nous éprouvons. Ces gens étaient là, dans le présent, dans l'«ici et maintenant». Je regarde ces photos et Laura, Philias, Stella, Narcisse sont à mes côtés, Maman aussi. Et bien sûr Robert, Papa!

Sources des illustrations: Collection personnelle, archives familiales et Wikipédia (Domaine public et PD-US)