Catalogue de mes œuvres musicales.
Une introduction poétique.
Il me fait plaisir de vous introduire au Catalogue de mes œuvres musicales. J'ai conçu ce catalogue pour que votre recherche soit simple selon ce que vous recherchez: musique pour instrument solo, musique de chambre, musique orchestrale, musique vocale et chorale, etc.
C'est ici:
Je vous invite à l'explorer et à aller à la découverte! Vous y trouverez non seulement des listes d'œuvres, mais encore des liens: audios, articles, partitions, etc. Bienvenue à vous!
1. Des
milliers de pages
Des fois, il m’arrive de m’étonner de la quantité de musique que j’ai composée car, plus souvent qu’autrement, ce fut dans le silence et la solitude, à la manière de l’art brut! Ce fut aussi à travers d’autres activités qui forment une triade science-art-spiritualité cohérente dans ma vie. Quelques milliers de pages de musique, pour orchestre, chœur, instruments solos, petits ensembles, etc. C’est encore à découvrir même pour moi, car certaines des œuvres que j’affectionne n’ont pas encore été jouées: Gravures, Trois Fleurs des chants, Sonate liturgique...
Vous
noterez que je mets des numéros d’opus, et vous vous demandez peut-être
pourquoi. Il y a une raison pratique : ces numéros me permettent de
classer mes partitions de manière ordonnée. Mais il y a une autre raison, plus
subtile. Depuis que je suis enfant, j’entends des rumeurs de fin du monde, de
catastrophes planétaires, d’apocalypse! Je suis conscient que de sombres nuages
s’accumulent sur l’humanité. Mais donner des numéros d’opus signifie que j’ai
toujours cultivé de l’espérance. En cette époque trouble, je veux en semer des
graines. Il y a assez de Bonhommes Sept-heures comme ça!
Suivre
son étoile et apprendre toujours
![]() |
Les Pléïades. Photo de la NASA Domaine public, PD-US |
Voir: https://antoine-ouellette.blogspot.com/p/qui-suis-je.html
Suivre son étoile ne dispense toutefois pas du travail. C'est curieux à dire mais j'ai beaucoup appris des sciences pour concevoir ma musique - venu des sciences, il arrive même que je sois perçu comme un «outsider». Mais j'ai autant appris de mes études en musique à l'université. Ce ne fut toutefois pas selon une linéarité académique. Ces études m'ont donné d'apprendre comment transcrire concrètement ma musique intérieure. J'apprends toujours. Vous ne pouvez pas savoir la joie que j’ai à travailler avec des musiciens, à discuter avec eux et, oui, à apprendre d’eux.
Un
pays à la fois familier et neuf
J’offre
de l’eau de source, non des cocktails colorés et «énergisés». Peut-être que
cela me vient de ma passion pour la nature – je suis biologiste après tout.
Plusieurs titres de mes œuvres font référence aux formes vivantes (notamment
végétales) et aux forces de la Terre: Bourrasque, Perce-neige, Fougères, Joie des Grives, Rivages, Florale, Le Trille ondulé, Roseraie... Mon univers sonore puise dans
l’environnement, et le thème de la spiritualité y est aussi bien présent (Missa feminina, le cycle Triduum, L'Amour de Joseph et Marie, Une Messe pour le Vent qui souffle...). Mais
je ne suis pas visuel du tout : je ne vois aucune image quand je compose –
je vous laisse libres, vous, d’en voir. Au fond, ma matière première est
musicale. Je raconte des «histoires musicales» dans lesquelles les principaux
personnages sont la mélodie (un fil d’Ariane dans mes compositions) et le
rythme (je sculpte le temps).
Je
tiens à cacher l’art par l’art. Je sais que la pièce sur laquelle je travaille
est achevée lorsqu’elle sonne fluide à mes oreilles. De fait, on me dit souvent qu'à l'écoute, ma musique est «simple». Et pourtant! Il m’est souvent arrivé qu’un interprète s’attendant à rencontrer
une partition aisée à jouer soit déstabilisé lorsqu’il l’examine de proche. À ce qu'on m'a dit: plein de
détails, des rythmes «particuliers», des harmonies dont on sait si elles sont
anciennes ou nouvelles, une armure avec un Sol dièse plutôt qu’un Fa dièse, des pièces entières sans un seul chromatisme, des
signes de notation inhabituels qui suggèrent que cette musique «simple» est bel
et bien «contemporaine», une musique «zen» qui exige un grand engagement physique, etc. C'est comme en ces mots de saint Augustin qui me représentent bien :
Et pourtant, cela même se dérobe :
un pays neuf à découvrir»
(Les confessions. Livre XI).
Un pays neuf ou, peut-être, l’air d’une autre planète – la Terre!
En randonnée en Occitanie. |
Autiste
de type Asperger, j’ai traîné des symptômes troublants d’un
syndrome de stress post-traumatique sévère causé par une longue période de
violence physique et psychologiques subie à l’école. Après trente ans de
souffrance silencieuse, une aide providentielle m’a permis de me débarrasser
d’une grande partie de ce lourd bagage. Je ne me plains pas, car je possède une
candeur qui me permet toujours de m’émerveiller facilement et de savoir rendre
grâce. Cela fait tout simplement partie de mon expérience de vie. Depuis plusieurs
années, j’aide à mon tour et humblement des gens éprouvant des troubles mentaux. J’imagine
que cette expérience apporte une touche de couleur particulière à ma musique en
général, et à certaines œuvres en particulier (L’Esprit envoûteur, Roseaux,
Musica autistica…).
Pendant de nombreuses années, composer était pour moi un jardin secret. J'ai commencé à composer à l'âge de 12 ans alors que je subissais de l'intimidation scolaire. Ainsi, je me créais une oasis en marge de la violence. Peut-être était-ce une forme intuitive de musicothérapie. Ce n'est que vers la fin de ma vingtaine, et par un étrange concours de circonstances, qu'une de mes pièces a été jouée dans un concert public pour une première fois: Paysage, pour quatre pianos. Terminée en 1987, je considère cette œuvre comme la première où ma manière est aboutie. Je n'ai toutefois pas renié les pièces qui l'ont précédée, du moins j'en ai conservé une dizaine dans mon catalogue (après les avoir retouchées un peu ou beaucoup: Bonheurs, Suite celtique, Sonata Angelica, Solitudes...). Je connaissais déjà mon étoile, mais avec Paysage j'avais enfin acquis les moyens de la suivre en tout chemin.
Je précise en passant que jamais on ne m’a fait de cadeau en raison de ma différence – bien au contraire, certains ne m’ont pas fait de quartiers! Je suis malheureusement loin d’être la seule personne autiste à avoir porté de tels traumatismes. Les programmes d’équité, diversité et inclusion (ÉDI) ne semblent pas considérer que l’autisme est une «bonne» diversité… De toute façon, je désire que ma musique soit écoutée pour ce qu’elle est en elle-même.
Je
suis plutôt pacifique mais néanmoins mon aventure créatrice, avec la part d’abnégation et de persévérance qu’elle a impliquée, me révèle qu’au fond
j’ai l’âme d’un guerrier, un guerrier de Lumière (j'espère!).
Fenêtres
ouvertes
![]() |
En kayak près de Sainte-Anne-de-Sorel. |
Quelquefois, lorsque mes fenêtres sont ouvertes, il arrive que quelqu’un passe les oreilles ouvertes et dise «Que c’est beau!», et mon bonheur est fait.